THE FANATIC

en VOD

Les personnalités connues ont parfois un rapport complexe voire difficile avec leur public. Où commence l’adoration ? Où fini l’agression ? Tout à l’heure sans doute quand je vais sortir de Filmotv après avoir enregistré cette chronique, je suis certain que je vais encore me faire accosterer dans la rue par une femme ou un homme qui me demanderont...1 euro ou l’heure, on est d’accord, mauvais exemple...

Prenons plutôt celui de Hunter Dunbar, acteur star de films d’action, héros malheureux du film qui va suivre. Hunter va se retrouver harcelé, poursuivi, épié, attaqué par un fan ou plutôt un « Fanatic », Moose, personnalité complexe à tendance autistique qui d’admirateur va se transformer en redoutable prédateur.

C’est John Travolta qui incarne ce cauchemar ambulant dans un film qui explore aussi la thématique des limites de la notoriété et de ce que les stars acceptent ou pas de livrer au public à leurs risques et périls...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SCREAM (Une fille se fait persécuter, mais qui est derrière le masque ?) ou encore PRISONERS (Thriller envoûtant de Denis Villeneuve.).

Je vous accorde que « The fanatic » ne sera pas dans la liste des tous meilleurs films de John Travolta mais reconnaissez que vous avez pris un vrai plaisir coupable à regarder cette série B qui flirte de « Misery » à « Scream » avec un bonheur régressif totalement assumé ? On imagine que Brian de Palma aurait pu être intéressé par ce thème de l’intrusion, de l’identité, du mensonge et de la célébrité. De Palma qui offrit d’ailleurs à Travolta son premier grand rôle de l’après « Fièvre du samedi soir » en 1981 dans « Blow out » où l’acteur incarne un ingénieur du son devant résoudre le mystère d’un meurtre politique maquillé en accident, grâce à l’enregistrement sonore de la scène.

Pour John Travolta, c’est la période de l’émancipation : « Saturday night fever » en 1977 et « Grease » l’année suivante ont fait de lui La star la plus convoitée d’Hollywood. Transformé en sex-symbol et en machine à dollars, le comédien a l’embarras du choix mais il va pourtant faire le choix de l’embarras, en s’embarquant dans des films qui manqueront de lui coûter sa carrière. « Staying alive », suite catastrophe de « La fièvre... » réalisée par Sylvester Stallone en 1983 est un désastre artistique et public, « Perfect » en 85 surfe sans convaincre sur la mode naissante du fitness. Quant à « Allo maman, ici bébé » en 1989 et ses suites, ils permettent tout juste à Travolta de garder une petite place récurrente à l’écran. Mais d’espoir du cinéma il est presque passé à has-been... C’est Quentin Tarantino qui va le remettre en haut de l’affiche grâce à « Pulp fiction » en 94. En tandem avec Samuel L Jackson.

John Travolta renait littéralement de ses cendres en gangster bavard et poissard. Nommé aux Oscars comme meilleur acteur, il voit à nouveau passer les scénarii les plus alléchants et en choisira effectivement quelques-uns comme « She’s so lovely » de Nick Cassavettes, « Volte-face » de John Woo, « Primary colors » de Mike Nichols, « La ligne rouge » de Terence Malick, « L’attaque du métro 123 » de Tony Scott ou encore « Savages » d’Oliver Stone...