THANK YOU FOR SMOKING en VOD
- De
- 2006
- 88 mn
- Politique / Histoire
- Etats-Unis
- Tous publics
- VO
PARCE QUE
Parce que si fumer n'est pas bon pour la santé, c'est bon pour le cinéma. En particulier pour des comédies noires comme un poumon cancéreux. Thank you for smoking dissipe un sacré écran de fumée en allant voir ce qui se trame dans les coulisses de l'industrie américaine du tabac via un de ses plus habiles communicants, chargé de faire remonter les chiffres de vente face un déclin auprès des jeunes, appuyé par une campagne anti-cigarette. Tous les moyens seront bons, du mensonge à la corruption. Thank you for smoking est un pur patch d'acidité décapant les us et coutumes d'un business sans pitié.
Thank you for smoking est au départ un roman sur lequel Mel Gibson s'est jeté, en achetant les droits peu après sa parution en 1994. Il se voyait en Nick Naylor, l'arrogant lobbyiste du tabac pour un rôle qui lui aurait permis de faire prendre un virage à sa carrière. Ce ne fut pas l'avis des divers studios auxquels il proposa le projet, trouvant le sujet -et surtout son ton satirique envers une industrie surpuissante- trop périlleux. De son côté, Jason Reitman connaissait l'envers du décor pour avoir réalisé des films publicitaires et côtoyé les méthodes des plus grosses sociétés. Tout aussi fan du roman, il en avait écrit de son côté un scénario, qui trouva des financiers inattendus en la personne de David O.Sacks, le patron de PayPal, et Elon Musk... Tous deux lui garantissant une relative indépendance sur le ton du film à venir... à condition d'insister sur la partie amenant Naylor à la rédemption.
Mel Gibson ayant renoncé au projet, il fallait trouver un nouveau comédien pour interpréter Nick Naylor. Reitman repéra Aaron Eckhart dans En compagnie des hommes, autre film au ton amer, où il jouait déjà un consultant se lançant dans un pari cruel. Sa composition de mâle alpha sans morale tout en étant ultra-charismatique convainc le réalisateur de lui proposer le rôle du lobbyiste déchu. Eckhart fait effectivement merveille en Naylor, densifiant le ton de Thank you for smoking, entre pamphlet social et satire libertaire.
Dès sa première projection au festival de Sundance 2006, Thank you for smoking devint l'enjeu d'une bataille d'enchères entre les plus gros distributeurs américains, appâtés par la réaction très enthousiaste du public. De quoi mettre aussi la puce à l'oreille de l'industrie du tabac. Laquelle conforta que le film visait juste : les communicants des cigarettiers s'ajustèrent pour trouver qu'il s'agissait d'une comédie aussi inoffensive que vieillotte quant à sa vision de ces entreprises. Quelques mois plus tard, une décision de justice rendue par un juge fédéral les déclarait coupables d'avoir menti au peuple américain depuis cinquante ans sur les effets du tabac sur la santé...