SHERLOCK HOLMES : JEU D'OMBRES

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A la fin du 19e siècle, alors que le monde semble sur le point de s’enflammer et que des attentats ensanglantent l’Europe, qui peut-on appeler à la rescousse ? Elémentaire : seul Sherlock Holmes est capable d’éviter le pire ou en tout cas de le retarder, aidé par son compère Watson !

Guy Ritchie remet le couvert avec une suite survitaminée qui multiplie les prouesses visuelles et techniques. Une maestria amplifiée par deux comédiens tout de tweed et flanelle vêtus : Robert Downey Jr-Jude Law. Leur duo est l’attraction principale du 2e opus d’une saga qui a su réinventer le film policier costumé. Bien sur il y a un mystère à résoudre et un méchant à défaire mais pour cela, Holmes et Watson ne reculent devant aucun cabotinage, aucune surenchère, allant même jusqu’à s’avoiner face à l’ennemi ! C’est tout le sel d’une superproduction au budget pharaonique qui s’amuse à reproduire le Londres des années 1890 pour mieux le détruire! Allez, welcome en Angleterre, sur la piste du redoutable professeur Moriarty, bien décidé à nous faire basculer dans le chaos…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WILD WILD WEST (Deux détectives amis et rivaux, engagés dans une lutte sans merci contre le Mal, personnifié par un savant-fou ! Le tandem Will Smith-Kevin Kline et le duo Robert Downey Jr-Jude Law : même combat !) ou encore LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES (L'époque tout d'abord : cette toute fin de 19e siècle chaotique, entre progrès en violence. Une cause à combattre : le mal absolu...Des méthodes qui se ressemblent : entre jugeote et gadgets. Un décor identique en forme de terrain de jeu à effets spéciaux : l'Europe...).

A l’aube du 20e siècle, Superman, Batman, Spiderman et consorts n’existaient pas. Les héros populaires étaient certes déjà de papier mais leurs pouvoirs venaient de l’esprit et du muscle. Conan Doyle a donné vie à Sherlock Holmes, un personnage devenu légendaire dont l’œuvre entière pourtant reste modeste : 4 romans et 6 recueils de nouvelles seulement mais un effet inédit sur la littérature moderne ! Plus d’un siècle après la disparition du détective, son impact demeure colossal : dans l’imagerie populaire, Holmes est le quasi synonyme de la logique, de l’intelligence et de la vérité ! Et pourtant, cet homme-là n’a rien d’un exemple parfait…

Buté, égocentrique, monomaniaque et "opiomane" à ses heures, on est très loin des canons habituels des vedettes du livre classique et britannique qui plus est ! Robert Downey Jr semblait le mieux placé pour donner du corps au fameux Sherlock. Passons sur son propre passé de toxicomane pour nous concentrer sur une personnalité atypique et un parcours chahuté dont raffole Hollywood et le grand public. Le comédien a commencé sa carrière avec un rôle sans doute trop grand pour ses frêles épaules de l’époque : Chaplin , rien que cela ! Une nomination aux Oscars et pas mal d’erreurs plus tard, sept années de purgatoire vont passer. Downey Jr enchaînera les rôles médiocres avant de rebondir via la télé et la série Ally McBeal. Une fois réglées ses diverses addictions, c’est un acteur au talent enfin indiscutable qui revient au devant de la scène. Zodiac de David Fincher, Good night and good luck de George Clooney ou Tonnerre sous les tropiques finiront de convaincre le tout Hollywood que l’un des comédiens les plus doués de sa génération est définitivement de retour ! C’est pour cette raison que les producteurs de Iron man se sont laissé convaincre de lui confier l’armure rouge et or du super-héros de Marvel, faisant de Robert Downey Jr une des stars les plus bankables du système…