SALAUD, ON T'AIME

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Aussi étonnant que cela puisse paraître, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, deux légendes de la chanson française qui se plaisent à jouer parfois la comédie, n’avaient encore jamais été réunies au cinéma. C’est finalement à Claude Lelouch que l’on doit cette belle idée en 2013, avec Salaud on t’aime. Le duo, très complice, permet d’ailleurs au réalisateur de revenir à un thème qui lui est cher : l’amitié, dont il dit qu’elle est "une roue de secours de l’amour".

Dans le film, tout commence donc avec le gros mensonge du meilleur ami de Jacques Kaminsky, un photographe de guerre incarné par Johnny Hallyday, qui n’a jamais été très présent pour sa famille. En se posant enfin dans un superbe chalet au cœur des Alpes, il espère rattraper le temps perdu et invite ses quatre filles à venir le rejoindre et rencontrer sa nouvelle compagne. Mais ces dernières tardent à répondre à l’invitation. Face à son désarroi, Frédéric, alias Eddy Mitchell, fait croire aux quatre filles que leur père est malade … 

De nombreuses femmes peuplent donc le quarante-quatrième film de Claude Lelouch : Sandrine Bonnaire, solaire, mais aussi Irène Jacob et Valérie Kaprisky, qui se sont fait plus rares au cinéma dans les années 2000. Du côté de la jeune génération, on reconnaît Pauline Lefevre et Jenna Thiam : la première a été révélée en miss météo sur Canal + avant de tourner pour Patrice Leconte dans Voir la mer, la seconde a marqué les esprits dans la série Les Revenants. Toutes s’intègrent avec naturel à l’univers de Claude Lelouch, qui raconte, avec ce film, les amis, les amours, les emmerdes !  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HOMMES, FEMMES : MODE D'EMPLOI (Comme dans Salaud on t'aime, Claude Lelouch explore l'amitié masculine.) ou encore J'AI TOUJOURS RÊVÉ D'ÊTRE UN GANGSTER (Un film qui réunit à l'écran deux autres chanteurs connus : Alain Bashung et Arno.).

Impossible de se priver du plaisir d’un clin d’œil musical quand on réunit à l’écran deux bêtes de scène telles que Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. Une scène du film les voit donc chantonner de concert en regardant Rio Bravo, un western particulièrement apprécié par Eddy Mitchell, qui a longtemps présenté, rappelons-le, La Dernière Séance, une émission de télévision consacrée aux classiques du cinéma américain.

Claude Lelouch, au moment de la sortie de Salaud on t’aime, a raconté qu’il rêvait d’autant plus de réunir les deux chanteurs à l’écran qu’il avait réalisé l’un des premiers scopitones, l’ancêtre du clip, de Johnny Hallyday. Au début des années 60, le réalisateur avait en effet choisi de mettre en images des chansons signées Jeanne Moreau, Claude Nougaro, Claude François ou Dalida pour se remettre de l’échec de son tout premier long métrage, Le Propre de l’homme. 

La musique tient d’ailleurs une place importante dans Salaud on t’aime, notamment avec la chanson de Georges Moustaki, "Les eaux de mars" : "une chanson", expliquait Claude Lelouch, "qui raconte la même chose que moi. Elle raconte la nature, le décor, la renaissance, la vie qui continue quoi qu’il arrive. J’ai trouvé que c’était un complément extraordinaire au scénario". Quant à la bande originale du film, elle est une fois de plus cosignée du compositeur fétiche de Claude Lelouch : Francis Lai, à qui l’on doit entre autres le célèbre thème d’Un homme et une femme. 

Ce ne sont pas quelques petites imperfections pardonnables à un Claude Lelouch généreux qui vont me faire bouder mon plaisir d'avoir vu un film sensible, bien léché et retenu. Evacuons tout d'abord les éléments qui pourraient peut-être amoindrir notre plaisir: un flash-forward ...

Jacques Kaminsky est un photographe de guerre, passionné par son métier et par les femmes (Johnny Hallyday), au point de négliger sa famille, ses filles et ses relations sentimentales du moment (Mme Agnès Soral, en l’espèce). Il décide d’acheter une grande demeure isolée ...

Je vous invite sans tarder à découvrir un des meilleurs films d’acteurs que je n’ai jamais vus … « Salaud On T'aime » un film de Claude Lelouch réalisé en 2014, qui raconte l’histoire d’un photographe de guerre, Jacques Kaminsky sous les traits de « Johnny Hallyday ...