ROSEMARY'S BABY (VERSION RESTAURÉE)

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C’est un gentil petit couple qui emménage dans un appartement un peu au-dessus de ses moyens à New York. Tout va bien. Les voisins sont juste un peu excentriques. La jeune femme tombe enceinte. Tout va bien. Non, tout va mal.

Premier film américain de Roman Polanski, Rosemary’s baby, "le bébé de Rosemary", est un coup de maître. Le film, sulfureux, c’est le cas de le dire, en 1968 traumatise l’Amérique, la révolte même, du coup tout le monde se précipite dans les salles.

Rosemary est jouée par Mia Farrow, le mari c’est John Cassavetes et l’on se régale de la prestation de Ruth Gordon en voisine bizarre. Et, au fait, le film fait peur, très peur. Comme souvent chez Polanski avec presque rien. La preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EXORCISTE DE WILLAM FRIEDKIN (1973) (L'autre grand film d'horreur urbain de la fin des sixties. La possession diabolique se fait sur une adolescente et la plupart des manifestations sont liées à la sexualité et à la transgression. Même si le diable est une entité venue d'une civilisation antique. Un film de chambre d'horreur.) ou encore POSSESSION D'ANDRZEJ ZULWASKI (1981) (En pleine crise de couple, la femme se comporte étrangement, comme si quelque chose s'était emparé d'elle. Le film de Zulawski montre la décomposition de l'identité et la révélation d'un autre soi-même.).

Le diable se cache dans les détails. Témoigne ce plan du film, apparemment anodin, qui, du couloir, montre la pièce du fond d’où s’échappe quelques écharpes de fumée de cigarette, se dit-on. Plus tard on comprendra que c’est le moment où la secte achète au mari son âme et le ventre de sa femme. A l’époque le prodige Polanski vient de sortir d’un film anglo-saxon Le Bal des vampires, hommage et satire des grands films de la Hammer. Bob Evans, le nouveau et jeune patron de la production de la Paramount lui donne rendez-vous en Californie. Après un joyeux week-end l’Américain propose au Polonais de faire un film sur le ski. Puis, au moment de se quitter, il donne un livre à Polanski. En lui demandant de le lire dès qu’il peut. Le cinéaste rentre à son hôtel, et ne pouvant dormir à cause du décalage horaire il attaque Rosemary’s baby d’Ira Levin paru un an plus tôt. Il le dévore et décide d’en faire un film.

Polanski espérait que sa femme Sharon Tate serait du voyage mais Evans lui propose entre autres, Jane Fonda ou Julie Christie. Pour le mari, les noms avancés seront Redford, Nicholson ou Warren Beatty. Mais ce sera Mia et John. Les extérieurs sont tournés à New York et l’immeuble où se situe le drame est le tristement célèbre Dakota, dans l’Upper West side. Une douzaine d’années plus tard John Lennon y sera assassiné. 

Sur le plateau Mia Farrow est harcelée par Frank Sinatra, qu’elle a épousé deux ans plus tôt. Il veut lui faire abandonner le projet pour qu’elle vienne tourner dans son film à lui : Le detective de Gordon Douglas. Elle refuse et, dans la foulée, reçoit les papiers du divorce. Le film, première production d’Evans à la Paramount, fait la fortune de tout le monde. Ruth Gordon voit sa carrière relancée avec l’Oscar du meilleur second rôle féminin. Polanski se retrouve à moitié américain, le temps de refaire un chef d’oeuvre Chinatown en 1974. Cette année-là, d’ailleurs, on reverra le diable sur la côte Est, ce sera dans L’exorciste de William Friedkin…

En préparant ce film Roman Polanski aurait dit "si mon travail est bien fait, les spectateurs croiront vraiment avoir vu le bébé"... Bordel.... Je l'ai vu moi ce môme.... à la fin, je me rappelle parfaitement d'un plan sur sa main.... Mais puisque je vous dis que je l'ai vu, ...

Second volet de la non-officielle Trilogie de l’appartement, entre Répulsion et Le Locataire (qui en sera l’indéniable sommet), Rosemary’s Baby est de loin le plus connu : peut-être est-ce parce que l’effroi y est plus explicite, et les thèmes choisis plus romanesques, ...

Les Woodhouse joli couple moderne et amoureux, trouvent l'appartement de leur rêves dans un immeuble en plein Manhattan: La célèbre maison Bramford. Nos deux tourtereaux ravis de trouver ce sublime appart au centre de la big Apple et sans l'aide de l' autre courgette de Stéphane ...