ROOM 237

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Il ne fait aucun doute que Stanley Kubrick soit un des cinéastes les plus importants. Mais c'est probablement autant dû à ses films qu'aux légendes qui entourèrent le cinéaste et son oeuvre.

Il existe pourtant un cas très particulier dans sa filmographie : Shining. Non seulement parce que ce sera la seule incursion dans le cinéma d'épouvante de la part de Kubrick, mais surtout à cause de la profusion d'hypothèses et théories qu'en firent les spectateurs. Il y a probablement autant de lectures possibles du film que de personnes qui l'ont vu. Room 237 s'attarde sur les plus vertigineuses, les plus folles.

Plus qu'un décryptage de Shining, le documentaire de Rodney Ascher est celui d'une cinéphilie dévorante, au bord du fétichisme, quand certains des intervenants croient dur comme fer à leur lecture du film, d'une allégorie du génocide des Indiens d'Amérique à une métaphore purement sexuelle, toutes solidement argumentées, jusqu'à faire douter. Plus que le mystère Kubrick, c'est donc bien celui de ses spectateurs qui est au centre de Room 237, fascinante étude de la puissance de la subjectivité que peut prendre le cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KUBRICK : A LIFE IN PICTURES (Le documentaire de référence sur la carrière de Stanley Kubrick) ou encore HOLLYWOOD ET LA SHOAH (Ce documentaire revient sur le traitement de l'Holocauste par le cinéma hollywoodien et la perception qui en a découlé parmi le public américain.).

Au-delà de Shining, Room 237 revient sur d'autres énigmes autour de Stanley Kubrick. Notamment la rumeur voulant qu'il ait été engagé par le gouvernement américain pour créer de toutes pièces les premiers pas de l'homme sur la Lune, qui ne seraient donc qu'une gigantesque intox, puisque ce sont ces images qui auraient été montrées au monde entier.

Si cette histoire tient pleinement d'une théorie du complot, Rodney Ascher a dû lui face à celle des ayants-droits de Kubrick, qui ne lui ont pas cédé les droits d'utilisation de certaines images du tournage de Shining. Leon Vitali, l'assistant personnel du cinéaste balaya même le principe du film en déclarant que la plupart des idées développées dans le film n'étaient qu'extrapolations farfelues, ajoutant que si Kubrick n'avait rien contre les analyses des spectateurs, il aurait sans doute explosé de rire devant la plupart de celles évoquées dans Room 237.

Ascher a bien sur, lui aussi, sa propre lecture de Shining, étonnamment simple. Pour lui, ce n'est qu'une fable sur la manière dont les mauvais choix peuvent affecter une carrière et une vie de famille. Stephen King, l'auteur du roman de départ a une opinion encore plus pragmatique : il déteste tellement ce film, qu'il a décidé lui-même de le réadapter des années plus tard en une mini-série télé.

Comment Alfred Tordu a-t-il pu mettre 8 à un documentaire qui montre une bande d'hipsters blablater des théories fumantes sur les sens cachées de Shining ! Lui qui n'aime pas les films de David Lynch et qui prend toujours un malin plaisir à se moquer des critiques accoutumés ...

Servi par une bande-annonce extrêmement racoleuse pour les cinéphiles aguerris et les fans de Shining, de par ce long défilement de noms de festivals dans lesquels Room 237 est passé, il faut reconnaître que ce documentaire léger a des éléments pour attiser la curiosité. ...

A travers ce documentaire, retraçant les différentes théories autour du film de Stanley Kubrick, Shining ; on trouve face à nous une pléiade de gens fous. N’ayant rien à faire de leur vie, ils passent leurs journées à regarder ce film pour y déceler des théories ...