REVENIR

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Thomas est un jeune homme qui a quitté la ferme familiale pour vivre pleinement sa vie et fuir un climat délétère. Quand il fut amené à revenir, les fantômes vinrent à sa rencontre, comme on le dit dans le Nosferatu de Murnau. Ces fantômes vivants ou morts que sont son frère absent, sa mère hospitalisée et son père avec qui le dialogue paraît impossible. Mais il y a également Mona qui, elle, est bien là… Tel est l’argument de Revenir, le film réalisé par Jessica Palud. 

Il s’agit en fait de l’adaptation du roman de Serge Joncour, L’Amour sans le faire, que Jessica Palud a coécrite avec Philipe Lioret et Diastème. Un travail qui se verra couronné par le Prix du scénario à la Biennale de Venise. Dans le roman, le héros revient chez les siens pour leur annoncer qu’il va bientôt mourir et sa rencontre avec une jeune femme ne se concrétise jamais, d’où le titre du roman. Mais la sortie du film de Xavier Dolan Juste la fin du monde, d’après la pièce de Jean-Luc Lagarde qui raconte un retour au bercail dans ces même conditions a contraint Jessica Palud à écrire une adaptation très libre du livre. 

L’écriture du scénario a ainsi duré plusieurs années durant lesquelles la réalisatrice a tourné des clips et des courts métrages. D’abord seule, elle a travaillé ensuite avec Philippe Lioret puis repris tout à zéro avec le romancier et cinéaste Diastème. Tous deux, ils ont imaginé cette histoire de reconstruction familiale et de solitudes qui finissant par se retrouver, entre gens qui ont tant de mal à se parler.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JUSTE AVANT LA FIN DU MONDE (Le retour d'un fille longtemps absente trouve son écho dans la situation de départ du film de Jessica Palud) ou encore LA VIE MODERNE (A travers les outils du documentaire, Raymond Depardon jette un regard assez comparable sur ces exploitations agricoles familiales mises en péril par les conditions économiques qui fracturent les familles).

Jessica Palud est née en 1982 à Paris. Elle travaille tôt sur les plateaux de cinéma, d’abord à la régie, puis à l’assistanat de réalisation sur des films de Sofia Coppola, Eric Lartigau, Philippe Lioret, entre autres. En 2016, elle réalise un court métrage, Poupée, puis en 2017 Marlon, qui est sélectionné dans plus de 150 festivals à travers le monde (dont ceux de Toronto et Clermont-Ferrand) et qui obtient 40 prix internationaux, tout en ayant été nommé aux César. Revenir est son premier long métrage.  

L’un des personnages principaux est assurément cette ferme familiale dans laquelle il revient et retrouve les bons et les mauvais jours. Le film a ainsi été tourné dans une véritable ferme située dans la Drôme, entre Valence et Montélimar. La réalisatrice a raconté que les propriétaires de cette ferme ont eux aussi vécu et la perte d’un troupeau de vaches et le départ d’un fils avec lequel la communication a été rompue durant deux ans. Ou comment, sans la vouloir, la fiction rejoint la réalité. 

Jessica Palud assume et revendique que l’opposition entre le père et son fils ne soit jamais clairement expliquée. On comprend juste que Thomas est l’aîné et que traditionnellement, c’est lui qui aurait du reprendre la ferme familiale. Elle imagine ainsi qu’il a du partir à 17 ans pour ne pas rester enfermé, pour voir le monde. Puis les années ont passé et l ‘éloignement s’est installé. « Et quand on revient, c’est trop tard », comme le dit la cinéaste. Si Thomas n’était pas parti, rien peut-être ne se serait passé. C’est l’interrogation même qui traverse le film et ne saurait trouver de réponse.

Un film que j’ai vraiment aimé. C’est sûrement le plus beau et plus touchant rôle de Niels Schneider. Adèle Exarchopoulos est lumineuse, son plus beau personnage depuis la vie d’Adèle. Le petit garçon est étonnant pour son âge. Les jeux sont très subtils. Les cadrages ...

On la connaît par cœur, cette histoire-là, celle du retour parmi les siens, sur les terres natales après des années d’absence. Souvent, c’est parce que la mère est malade, ou le père, ou alors quelqu’un est mort. Souvent, il y a de vieilles rancœurs qui traînent, ...

Le monde agricole dévasté, encore une fois, après "Petit paysan" et surtout "Au nom de la terre" : plus proche, d'une certaine façon du second que du premier, du fait des thèmes qui y sont abordés. Même si, s'agissant de "Revenir", la construction scénaristique est très ...