RESPIRE

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"On dit que les enfants sont cruels entre eux. Je crois que les ados sont assez cruels aussi", affirme Mélanie Laurent. La comédienne, qui signe avec Respire sa deuxième réalisation après Les Adoptés, porte à l’écran une histoire d’amitié toxique entre Charlie et Sarah, deux adolescentes l’année du bac. Une relation quasi fusionnelle se met rapidement en place, mais, au fil des jours, Charlie va vivre un cauchemar et se trouver désemparée face au comportement imprévisible et tyrannique de Sarah.

Le scénario de Respire est tiré d’un roman écrit par Anne-Sophie Brasme à 17 ans. L’âge de Mélanie Laurent quand elle l’a lu. Bouleversée, elle avait gardé l’idée de l’adapter. Ce récit avait des résonances personnelles pour la jeune femme qui a elle-même connu la boule au ventre sur le chemin du lycée, les insultes à son encontre qu’elle effaçait sur les tables de la classe…

Mais le harcèlement ne se limite pas à l’univers scolaire et les pervers narcissiques sévissent au-delà du lycée. Comme le dit justement la réalisatrice "j’ai l’impression qu’on rencontre tous des gens comme ça dans sa vie".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HARRY, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN (Un récit mettant également en scène un pervers narcissique.) ou encore CARRIE (Un thème commun : le harcèlement scolaire.).

Mélanie Laurent a écrit le scénario de Respire avec les photos des deux comédiennes principales sous les yeux. Celle de Joséphine Japy pour la victime, et celle de Lou de Laâge pour la copine perverse narcissique. Une sacrée pression pour les actrices. Mais un choix dont la cinéaste se félicite : "Elles ont bossé comme des acharnées. Au final, elles ont transcendé le film en atteignant un niveau de jeu tel que je n'osais même pas l’espérer. (…) Joséphine subit beaucoup sans pour autant être la pauvre petite victime cliché. Elle a un truc dans le regard assez fascinant et donc génial à filmer. Elle souffre et on souffre avec elle."

Pour tourner la scène particulièrement délicate de la crise de nerfs finale, Mélanie Laurent a fait équiper la comédienne d’une oreillette afin de la diriger d’une autre pièce. Elle a demandé à toute l’équipe de sortir et a guidé Joséphine Japy seule sur le plateau. Avec ce dispositif, elle pu la mettre en condition et travailler à l’unisson avec elle, pleurant avec elle et lui demandant de se coller sur sa propre respiration. A la fin de la scène, comme elle avait remarqué une larme au coin d'un de ses yeux, elle lui a demandé de regarder la caméra au bout de trois secondes. La larme est tombée pile à ce moment-là.

La réalisation de Mélanie Laurent donne au titre du film tout son sens. Progressivement, une sensation d’étouffement s’installe jusque dans les cadres qui se rétrécissent. Tout comme le personnage de Charlie manque d’air et doit utiliser un spray de médicament pour respirer, l’atmosphère devient de plus en plus oppressante. Afin de traduire cette tension, la réalisatrice s’est notamment inspirée du film de Sean Durkin Martha Marcy May Marlene, dont elle apprécie l’économie de moyens, le travail de la lumière, les images filmées en caméra portée.

Enfin, quand on demande à Mélanie Laurent comment se sortir d’une situation de harcèlement, sa réponse est : fuir. Pour elle, il n’y a que la fuite face à la perversion. Quand une victime montre à son bourreau qu’il ne l’atteint plus, il a beaucoup moins d’emprise et finit par aller voir ailleurs. 

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