PUBLIC ENEMIES

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Il existait déjà de nombreux films sur John Dillinger, citant explicitement le gangster (comme Dillinger, le premier long métrage de John Millius en 1973) ou se contentant d’y faire allusion comme L’Ennemi public n°1 avec Clark Gable (1934), film que Dillinger, dans la vie comme dans le film de Michael Mann, a été voir au cinéma. Comme on pouvait l’attendre du réalisateur de Révélations, Michael Mann s’est, comme d’habitude, minutieusement renseigné sur son sujet avant le tournage.

À l’origine, il pensait plutôt tourner un film sur la vie étonnante de Melvin Purvis, l’agent du FBI que Hoover avait chargé d’arrêter Dillinger. Mais en apprenant qu’une adaptation sous forme de minisérie pour HBO d’un travail très documenté sur Dillinger était en panne, il a eu l’idée de réinventer son projet en adoptant le point de vue du gangster. « La gageure pour moi, a expliqué Michael Mann, c‘était de pénétrer l’intimité d’un tel personnage, ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait, comment il percevait l’existence, lui qui vivait à tombeau ouvert ».

Dans cette entreprise, il a été bien aidé par son interprète Johnny Depp. Au sommet de sa gloire après ses rôles chez Tim Burton et ses succès dans la saga Pirates des Caraïbes, ce dernier a raconté se passionner depuis longtemps pour la figure de Dillinger et avoir connu dans sa propre famille des personnages qui lui ressemblaient. Face à lui, Mann a choisi de lui opposer en enquêteur du FBI Christian Bale alors déjà associé à une trouble figure de justicier à travers le personnage de Batman. Marion Cotillard juste auréolée de son Oscar pour La Môme incarne Billie Frechette, la compagne délurée de Dillinger

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DILLINGER (C'est une autre évocation de la vie du gangster John Dillinger) ou encore STRICTLY CRIMINAL (Un autre biopic de gangster incarné par Johnny Depp).

Soucieux d’authenticité, Michael Mann a tourné Public Enemies sur les lieux de l’action et notamment dans les rues de Chicago qu’il connaissait bien pour y être né et avoir grandi. Toute son enfance, il était passé devant des endroits rendus célèbres par Dillinger, comme le cinéma Biograph Theater. Il a reconstruit en studio tout ce qui avait disparu, faisant intervenir une nuée d’experts pour comprendre la place des personnages sur les vingt-sept mètres de trottoir de la séquence finale.

Même s’il avait tourné certaines séquences d’Ali et toutes les scènes nocturnes de Collateral en vidéo Haute Définition, Michael Mann était parti avec l’idée de filmer sur pellicule. C’est en faisant des essais avec des voitures anciennes et des costumes d’époque sur un parking en bas de chez lui, un soir de pluie, qu’il a décidé de passer au tout numérique. « Sur pellicule, cela ressemblait à un film historique ; en high-def, on avait la texture de l’époque elle-même ! On avait une impression de réalité immédiate, de réalité au présent » raconte le cinéaste. Il a aussi profité du numérique pour obtenir une meilleure définition de l’image, une qualité de noir dans les plans de nuit et une profondeur de champ impossible à obtenir en argentique. Sans parler des possibilités de retravailler la texture de l’image en postproduction.

Michael Mann a filmé quasiment toutes les scènes à plusieurs caméras, à l’épaule ou à la Steadycam. Pour la lumière, il a retrouvé Dante Spinotti qui l’avait accompagné sur la plupart de ses films depuis Le Sixième Sens en 1986. Pour la musique originale aussi, il a été fidèle à Elliot Goldenthal, le compositeur de Heat. Mais la bande son du film est considérablement enrichie par de nombreuses musiques déjà enregistrées et notamment beaucoup de blues, de Billie Holliday à Otis Taylor. Fin musicologue et grand amateur de jazz des années 20, Johnny Depp a fait connaître à Michael Mann des chanteurs de l’époque, comme Blind Willie Johnson dont on peut entendre un morceau dans le film.

Malgré les critiques, j'ai aimé ce film. Le casting n'y est pas pour rien, peut-être étais-je dans une période où tous les films me plaisaient, peut-être ... Mais les souvenirs que j'en garde sont très positifs. Les images, l'histoire, les acteurs ... Il m'avait bien plu. ...

En tant que film de gangster s'inscrivant dans une certaine tradition, Public Ennemies met l’Amérique face à elle même. Et en tant que film de Michael Mann, c’est une œuvre hybride : thriller nerveux au style ultra-réaliste qui, dans une ambiance de film noir, fait le ...

Réaliser un biopic s'avère être un challenge des plus traîtres dans le monde du cinéma. Tout cinéaste s'essayant dans cet exercice doit en effet faire face à un grand nombre d'obligations et de barrières, entravant parfois et pour certains une liberté créative, un aboutissement ...