PREMIERS CRUS

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Déjà auteur (sous le pseudonyme de Jérôme Le Gris) d’un thriller sorti en 2011 – Requiem pour une tueuse avec Mélanie Laurent –, Jérôme Le Maire revient, en septembre 2015, avec Premiers crus, un drame paysan – bourguignon très précisément – opposant un père et son fils.

Alors qu’à Paris Charlie Maréchal est devenu un œnologue réputé, auteur d’un guide qui fait la pluie et le beau temps sur toutes les grappes de France et de Navarre, son père, viticulteur en Côte-d’Or, a perdu l’envie de faire du bon vin et mène l’exploitation familiale à la faillite depuis son divorce et faute de descendants décidés à prendre la relève. Pour sauver la situation, la sœur de Charlie fait appel à lui et finit par le convaincre de tout plaquer et de revenir apprendre le métier de viticulteur pour remplacer son père, taiseux et incrédule.

Le père, c’est Gérard Lanvin (64 ans), pour qui ce rôle de viticulteur fatigué a été écrit ; le fils, c’est Jalil Lespert (38 ans), tout juste sorti du tournage et du montage des deux premiers épisodes de Versailles, la série historique de prestige diffusés sur Canal + en novembre 2015, deux mois après la sortie de Premiers crus. A leurs côtés vous reconnaîtrez : Laura Smet, la sœur, et Alice Taglioni, la voisine.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TU SERAS MON FILS (2011) (Autre relation père-fils dans un vignoble de Saint Emilion.) ou encore RÉSISTANCE NATURELLE (2014) (Documentaire de Jonathan Nossiter consacré à des viticulteurs italiens ayant fait le choix du bio.).

Comme à la sortie du premier long métrage de Jérôme Le Maire, Requiem pour une tueuse – le plus souvent qualifié  de « grotesque », d’« inepte » et de « ridicule » –, l’ensemble de la critique ne fut pas très tendre avec Premier crus. Filant facilement la métaphore vinicole, Véronique Trouillet affirma, dans les colonnes de  Studio Ciné Live, qu’il ne s’agissait pas d’un « grand cru » pendant que Jérôme Garcin, de l’Obs, évoquait un film « [réussissant] la prouesse d’être à la fois âpre et plat, sur et pâteux, vert et bouchonné ». Seule Corinne Renou-Nativel dans la Croix considéra que, « sans être un grand cru », le film de Jérôme Le Maire « se révél[ait] gouleyant. » Côté public, si Requiem pour une tueuse avait disparu des écrans radar du Box office français après deux semaines d’exploitation, Premiers crus s’y maintint sept semaines, pour un total de 330.000 entrées.

Curieusement, la vigne et le vin ne sont pas des thèmes qui inspirèrent beaucoup le cinématographe. On se souviendra, seulement, qu’en 2011, quatre ans avant Premier Crus, Tu seras mon fils, de Gilles Legrand, mettait déjà en scène les rudes relations d’un père, viticulteur à Saint-Emilion (Niels Arestrup), avec son fils (Lorant Deutsch). La même année, l’auteur de bande dessinée, Etienne Davodeau avait fait paraître chez Futuropolis un album intitulé les Ignorants, la rencontre d’un dessinateur et d’un viticulteur, l’un et l’autre, prêts à échanger leur savoir et leur savoir-faire, pour mettre en évidence ce que peuvent avoir en commun la pratique artistique et vigneronne.

Si Premiers crus marque la première rencontre professionnelle de Gérard Lanvin avec Jalil Lespert, en revanche Gérard Lanvin avait déjà côtoyé Alice Taglioni pendant le tournage (mouvementé !) de Colt 45, un film d’action (en partie) réalisé par Fabrice Du Welz, mais achevé par Frédéric Forestier, pour cause de mésentente avec ses interprètes. De même, Laura Smet avait donné la réplique à Gérard Lanvin dans 96 heures, le film de Frédéric Schoendoerffer. De son côté, Jalil Lespert avait dirigé Laura Smet dans son biopic consacré à Yves Saint Laurent ; c’était elle le mannequin Loulou de la Falaise. « Nous sommes très amis depuis des années, déclara le comédien-réalisateur. Je l’adore et la considère comme une véritable petite sœur. » Sans doute découvrit-il cette nouvelle petite sœur alors qu’il était le partenaire de sa maman, Nathalie Baye, dans Le Petit lieutenant de Xavier Beauvois.

Quand son père, propriétaire d'une exploitation viticole en Bourgogne se retrouve en situation de redressement judiciaire car ne produisant plus correctement son vin, Charlie à qui tout réussit à Paris revient au domaine pour aider sa famille. Pas facile pour le petit gars ...

Les cépages, Gérard Lanvin en patriarche bougonnant, voilà qui rappelle les bons vieux films français des années 70, Jérôme Le Maire signe un film sympathique mais qui n'est pas sans défauts. Premiers crus vaut pour Jalil Lespert que l'on n'avait pas vu depuis longtemps ...

Ce film, à la saveur d'un bon vin de table, raconte une histoire, certes classique mais agréable ! Le face à face, Lanvin/Lespert, fonctionne bien. Le tout basé dans une Bourgogne authentique. On passe un bon moment ! ...