POST MORTEM

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Post Mortem est le 4e long métrage du réalisateur hongrois, qui a également réalisé de nombreuses publicités et courts métrages. Pour la première fois, il inscrit son film dans une période de l’histoire hongroise particulièrement sombre, et qui le fascine depuis toujours. A la fin de l’été 1918, la grippe espagnole frappe la Hongrie, dont la population est fragilisée au niveau alimentaire et sanitaire par la guerre. La pandémie fera entre 25 et 50 millions de morts dans le monde. Avec Post Mortem, Péter Bergendy souhaite proposer un projet cinématographique inédit, mêlant l’horreur à la culture hongroise.

Contrairement à d’autres pays européens (Espagne, Italie notamment), la Hongrie n’a pas ou peu de culture du cinéma de genre, les films d’horreur étant même interdits durant la période socialiste. Péter Bergendy a eu la chance d’avoir accès aux grands succès de l’horreur des années 1980, en super 8. Grand amateur de cinéma de genre, il écrit même une thèse sur les symboles dans les films fantastiques et la personnalité des fans de films d’horreur. Il décrit d’ailleurs son film comme un test de Rorschach, dans lequel les spectateurs peuvent projeter leur propre inconscient.

Pour le casting de Post Mortem, il aura suffi d’un café pour convaincre Bergendy que Viktor Klem était fait pour le rôle de Tomás. Pour jouer Anna, Fruzcina Hais n’était pas le premier choix. C’était sa grande sœur, que Bergendy avait fait tourner dans une publicité, qui devait interpréter ce rôle intense. Mais le temps de préproduction de Post Mortem s’est avéré très long puisque six ans se sont écoulés entre les premières versions du script et le tournage. Entre temps, Dorka avait grandi et sa petite sœur aussi : c’est cette dernière qui va finalement interpréter le rôle d’Anna.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES RESCAPÉS (parce que les ravages de la guerre y sont aussi montrés à travers le prisme de l'horreur et du fantastique) ou encore SAINT-ANGE (Un film de fantômes poétique et terrifiant).

La photographie post-mortem, que pratique Tomás dans le film, se développe dès les débuts de la photographie, pour devenir très courante au XIXe siècle. Le taux de mortalité infantile étant très élevé durant l’époque victorienne, les photographies de nourrissons et de jeunes enfants étaient très communes. Le film de Bergendy est très réaliste sur ce point, puisqu’étaient alors utilisés un « porte-mort » qui permettait de maintenir le défunt debout ou assis, en position plus ou moins naturelle. Comme dans le film, de nombreux portraits se faisaient en famille, ou en couple, donnant ainsi l’illusion que l’être aimé partageait toujours le quotidien familial. 

Le film, qui a finalement fait le tour des festivals internationaux, et a représenté la Hongrie aux Oscars a pourtant eu du mal à se monter. Bergendy raconte qu’il n’a pas eu beaucoup de soutien de la part des financeurs, qui pensaient tous qu’un film d’horreur n’avait rien à faire sur le marché hongrois. Le réalisateur a donc dû passer par une culture plus classique pour les convaincre de financer son film. Il a donc compilé des œuvres hongroises et a proposé de travailler à partir du visuel des peintures réalistes de la fin du XIXe siècle (Mihály Munkácsy, Gyula Benczúr, Miklós Barabás…)

Cette influence est visible durant tout le film, notamment grâce au travail du chef-opérateur, András Nagy. Fort de 14 récompenses pour son travail en tant que chef opérateur, dont trois pour Post-Mortem, Nagy vient donner au film un aspect très pictural, qui fait écho à la fois au travail de Bergendy en amont auprès des producteurs et à celui de Tomás dans le film. La scène de la grange, où une masse de corps entremêlés est comme suspendue dans les airs est particulièrement impressionnante et représentative de la grande qualité esthétique du film.

Même si, avouons le, c’est un peu grand guignol et confus dans la deuxième moitié, l’ambiance gothique de ce village hanté post 1ère guerre mondiale où officie un photographe spécialisé dans les photos composées des morts posant avec les vivants pour garder un souvenir ...

Péter Bergendy a quatre ans lorsque son père lui offre sa première caméra. Après un parcours alliant réalisation et rédaction, le cinéaste réalise en 2004 son premier long-métrage Stop Mum Theresa!. Son troisième film, Vault, remporte huit César hongrois. En 2022, Post ...

Après la première guerre mondiale, un photographe gagne sa vie en photographiant des défunts récents. Choisi pour représenter la Hongrie aux Oscars 2022, Post Mortem est un film d'épouvante assez impressionnant et passionnant jusqu'à ce qu'il s'emballe et cède à la surenchère ...