PAPICHA

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La création contre la barbarie, la création pour survivre, c’est l’argument d’une comédie dramatique algérienne sortie en 2019. Papicha, c’est le titre de ce film et réalisé par une femme : Mounia Meddour.

Il met en scène la jeunesse des années 90 qui rêve d’être tout simplement une jeunesse : danser, s’amuser, flirter. Les papichas sont ces jeunes filles qui rêvent de liberté à l’occidentale, des coquettes, des grisettes, des fashion victims aussi.

Manifeste contre le puritanisme et le conservatisme Papicha, a été présenté au festival de Cannes dans la section « Un certain regard » où il a été très bien accueilli. C’est évidemment un film politique mais c’est aussi une oeuvre générationnelle pleine d’une tendresse, à la Vitelloni en version féminine, pour ne pas dire féministe.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MUCH LOVED DE NABIL AYOUCH (2016) (Un film sur les jeunes femmes marocaines qui se prostituent pour se donner les moyens de mieux vivre et notamment leurs rêves de consommation. Mais elles seront victimes d'une société conservatrices et patriarcales, filles perdues autant que recherchées.) ou encore ADAM DE MARYAM TOUZANI (2019) (Dans la nouvelle vague féminine du cinéma maghrébin un film sur la persécution des jeunes femmes qui ne suivent pas les lois liberticides ou simplement la coutume. L'héroïne du film enceinte et abandonnée se réfugie chez des gens qui l'hébergent et la protègent pour lui éviter la prison.).

Papicha est le premier long métrage de Mounia Meddour qui a dû suivre ses parents pour un exil politique en France, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Son père Azzedine Meddour, lui-même cinéaste, fut victime, comme nombre d’intellectuels de menaces de mort. Mounia a étudié en France, à la Femis notamment. D’abord documentariste, elle réalise en 2011 Edwige, un court métrage de fiction. Elle tourne au printemps 2018 Papicha dans sa ville : Alger. Elle a alors 41 ans.

Le film utilise beaucoup le françarabe, ce sabir algérois qui arabise bien des mots français, un métissage très créatif de la langue. Tourné en divers lieu de la capitale algérienne, y compris la casbah, le film témoigne qu’une certaine détente s’est installée après que la guerre civile a causé 150 000 morts et déplacé un million de personnes.

Témoin du mode de vie libéral des occidentaux, via les télévisions par satellite à l’époque et, depuis, via les réseaux sociaux, la jeunesse arabe désormais veut tout : la liberté, sexuelle et amoureuse, vestimentaire, comportementale, pour les filles comme pour les garçons. Pour les filles surtout.

Ces dernières années, venues des trois pays du Maghreb un cinéma contestataire et quelque peu yéyé pour employer une terminologie vintage, a émergé, qui montrait le désir d’émancipation contre le patriarcat, la religion, la coutume ou le nationalisme. Que ce soit dans le Maroc festif, l’Algérie austère, ou la Tunisie post-révolutionnaire. On se souvient de Much loved de Nabil Ayouch, La belle et la meute de Kahouter Ben Hania ou dans sa version émigrée de Mektoub my love de Abdelatif Kechiche. La nouvelle vague du cinéma arabe peut déferler.

PAPICHA (15,8) (Mounia Meddour, ALG, 2019, 110min) : Percutant film contre l'obscurantisme algérien survenu entre 1991 et 2002 (la décennie noire), à travers le destin d'une jeune styliste de mode et d'une bande de filles de la cité universitaire d'Alger, qui souhaitent vivre ...

Présenté cette année à Un Certain Regard, "Papicha" sortira le 9 octobre, et il faut bien le dire, j'ai cru pendant une bonne heure qu'il avait plus que mérité ses prix récemment récoltés à Angoulême et son gros buzz sur la Croisette. En effet s'il n'y avait cette seconde ...

Les mustangs sont indomptables. Nedjma, 18 ans, étudiante, se faufile le soir à travers le grillage qui entoure sa cité universitaire. Elle rejoint une amie pour se rendre dans une discothèque huppée de la ville. Dans le taxi, de jeunes filles rangées, elles deviennent deux ...