NIAGARA en VOD
- De
- 1953
- 85 mn
- Drame
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Thriller érotique et psychologique, Niagara fait le parallèle entre les chutes qui donnent leur nom au film et l’amour passionnel vécu par Rose Loomis (Marilyn Monroe), avide d’ailleurs et surtout de se débarrasser de son mari. Outre son intrigue relativement simple, le film détonne dans ses libertés prises dans les années 50 par rapport à ce qu’il était possible de montrer à l’écran. Concrètement, Marilyn Monroe apparaît plusieurs fois largement dénudée, au niveau des épaules, voire en habit d’Ève derrière un rideau de douche semi-transparent. Comment la censure a-t-elle pu laisser autant de liberté au réalisateur, Henry Hathaway ? Grâce notamment à quelques astuces bien senties, comme l’assombrissement de la scène de la douche à la post-production.
Si Marilyn Monroe, sous contrat avec la 20th Century Fox, était déjà en passe de devenir l’une des plus grandes stars qu’Hollywood n’ait jamais connue, Niagara occupe une place charnière dans sa filmographie. Campant Rose Loomis, un personnage ouvertement sexuel, qui a contribué à construire sa légende, le film, qui fut un grand succès et qui lui a permis de jouer par la suite dans des chefs d'œuvre comme Les Hommes préfèrent les blondes a continué de marquer les esprits. A la mort de Marilyn Monroe, c’est une image promotionnelle de Niagara que Andy Warhol a reprise pour son projet emblématique Diptyque Marilyn. Le film détient également le record de la plus longue marche filmée dans le cinéma mondial, avec pas moins de 35 mètres de pellicule utilisés pour ce faire.
En dehors de ses paysages éblouissants filmés du côté des chutes canadiennes, Niagara se démarque par ses couleurs chatoyantes, magnifiquement rendues grâce au procédé Technicolor. Alors à son apogée, le Technicolor fut peu à peu abandonné quelques années plus tard à cause de sa complexité, du coût engendré par son utilisation et de problèmes de compatibilité. C’est ce qu’a expérimenté la 20th Century Fox, dont Niagara est un tout derniers films utilisant encore ce procédé, pour passer ensuite au Cinémascope, ce qui fait du film de Henry Hathaway un des derniers témoignages cinématographiques de cette technique, qui trouve encore aujourd’hui à raison ses adeptes.
Incarnant tour-à-tour des jeunes femmes sensibles, naïves, ou ingénues, qui l’ont parfois amenée à être confondue avec ses personnages, au point que le public méconnaisse son véritable caractère, Marilyn Monroe joue dans Niagara un de ses rares personnages machiavélique. Amoureuse, coincée dans une relation qui ne lui convient guère, la seule voie de sortie qui lui apparaît comme solution est de faire tuer son mari par son amant. Ce cadre sombre posé par le film est cependant atténué par la réalité de ce que traverse Rose Loomis, dont le mari, sans être un homme parfait, se démarque par ses accès de violence irrépressibles et son impulsivité permanente. Une attitude inquiétante, dont les conséquences provoquent l’empathie vis-à-vis de la femme qui a cherché à tout prix à lui échapper.