NÉ UN 4 JUILLET

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“Quelle connerie, la guerre !” C’est la poésie de Prévert qui nous vient spontanément à l’esprit quand il s’agît d’évoquer Né un 4 juillet. L’histoire vraie de Ron Kovic, qui après s’être engagé dans les Marines pour l’amour du drapeau, revient de la guerre du Vietnam, à vingt-deux ans, paralysé à vie après avoir essuyé le feu ennemi. Il n’aura de cesse alors de dénoncer la politique américaine, faite de mensonges.

Après Platoon sorti trois ans plus tôt, il s'agit du deuxième film réalisé par Oliver Stone sur la Guerre du Vietnam. En 1993, Entre Ciel et Terre viendra boucler sa trilogie sur le sujet. Cette obsession pour le conflit trouve son origine dans son propre vécu, Oliver Stone s’étant engagé volontaire en 1967 - il avait 21 ans - et était revenu marqué de façon indélébile par cette expérience humaine et philosophique. 

Attiré par le cinéma de controverse, Né un 4 juillet est son film le plus radical. Le cinéaste s’y fait le porte-parole de toute une génération de jeunes américains envoyés au casse-pipe, dupés par la culture martiale entretenue notamment par le cinéma, outil de propagande ultime. Bien après la fin du conflit, Stone se disait toujours irrité par l’existence de films comme Top Gun - “sinistre et pernicieux" confiait-il au Monde - qui continuaient selon lui d’entretenir le mirage d’une Amérique invincible. Sa victoire personnelle fut de faire de Tom Cruise, acteur principal du film de Tony Scott, l’antihéros de Né un 4 juillet. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JOHNNY GOT IS GUN (Sur l'air de "Quelle connerie la guerre!" Dalton Trumbo signait le film le plus poignant de l'Histoire sur le conflit mondial de 14-18) ou encore PLATOON (Réalisé trois ans auparavant, Oliver Stone y livrait une vision déjà très personnelle de la guerre du Vietnam).

Auteur du scénario de Né un 4 juillet dix ans avant de se voir en assurer la réalisation, Oliver Stone faillit voir son script mise en scène par William Friedkin. Le réalisateur de L’Exorciste eut même le temps de travailler à sa préparation avec Al Pacino dans le rôle principal, avant que tous deux ne quittent le projet. C’est le succès commercial de Platoon qui allait permettre par la suite à Stone de se réapproprier son sujet et d’imposer Tom Cruise dans le rôle de Ron Kovic. Cruise sort alors du succès de Rain Man et il va prendre son rôle de soldat blessé au front très au sérieux. Il rencontre Kovic et apprend avec lui à se servir d’un fauteuil roulant lors de sorties incognito en ville. Il voulait savoir ce qu’on ressentait en étant pris pour un infirme. Pour la crédibilité de son jeu, il chercherait même à s'inoculer un produit qui l’aurait rendu partiellement paralysé des jambes, mais abandonnerait l’idée du fait du risque que cela aurait supposé. 

Oliver Stone a pris soin de construire son récit par l’image. Toute la première partie, celle qui décrit l’enfance et l’adolescence de Kovic, recourt au Technicolor pour restituer l’ambiance et l’esprit boy scout du début des années soixante dans cette Amérique-là. Quand il entre dans le dur, les combats, la caméra devient intenable, joue des panoramiques, Kovic/Cruise semblant alors pris dans une machine à laver dont il ne sort que littéralement “en morceaux” après avoir été abattu par un ennemi qu’on ne voit jamais. Le récit se résume ensuite à une lente et inexorable descente aux enfers où le personnage principal, qui commence par s’insurger contre ceux qu’il voit manifester à la télévision contre le Vietnam, se voit lâché par tout le monde : l’armée, les médecins, les services sociaux, son ex-fiancée et sa mère. 

Oliver Stone n'a jamais été cinéaste à faire dans la subtilité, c'est un fait avéré. Le bonhomme défonce des portes déjà entrouvertes avec la subtilité d'un troll des cavernes, écrasant l'innocent portier au passage. Pourtant, je préfère mille fois cet Oliver là ...

Un vibrant témoignage sur l'après-Vietnam à travers le désarroi d'un vétéran authentique, Ron Kovic incarné d'une façon prodigieuse par un Tom Cruise véritablement habité ; c'est probablement un de ses rôles les plus forts, alors qu'il était encore très jeune, il se ...

C'est l'adaptation du roman de Ron Kovic "Né un 4 juillet". Il coadapte d'ailleurs son best seller avec bien sur Oliver Stone qui 3 ans après "Platoon" revient à la guerre du Vietnam. Ron Kovic (Tom Cruise) a été élevé avec des valeurs patriotiques ce qui fait qu'il n'hésite ...