MONSIEUR en VOD
- De
- 2018
- 95 mn
Ratna, vingt et un ans et déjà veuve, est domestique au service de Ashwin, fils d’une riche famille d’entrepreneurs de Bombay dont le mariage vient d’être annulé suite à la trahison de sa fiancée. Tandis que le jeune homme déprime, Ratna cumule les petits boulots pour payer les études de sa jeune sœur, et avance dans ses projets : elle veut devenir styliste. Peu à peu ces deux...
- Drame
- France | Inde
- Tous publics
- VO - HD
1 MIN AVANT
Présenté en mai 2018 à la Semaine de la Critique durant le Festival de Cannes, Monsieur parle de castes dans la société indiennes et aussi d’amour ; ce beau film sensible est signé Rohena Gera. Née le 12 février 1973 à Pune, en Inde, issue d’un milieu privilégié, la jeune femme a étudié à la Stanford University et au Sarah Lawrence College, aux Etats-Unis. Le fait de s’éloigner un temps de son pays lui a permis de voir de façon encore plus claire, à son retour, les inégalités criantes qui fondent la société indienne contemporaine.
Elle s’attaque donc dans ses films, à des sujets très indiens : le mariage arrangé dans son documentaire What’s love got to do with it ? en 2013, et, dans Monsieur, son premier film de fiction, le lien interdit mais réel qui peut naître entre deux jeunes gens de castes différentes. L’histoire est celle de Ratna, veuve de 21 ans, qui, alors qu’elle devait devenir la servante du couple formé par Ashwin –le fils de la riche famille pour laquelle elle travaillait jusqu’alors— et son épouse Bettina, se retrouve à servir le jeune homme seul car cette dernière lui a été infidèle et le mariage a été annulé. Cette cohabitation imprévue entre le patron dépressif et l’employée pleine de vie ouvre l’univers du film.
Loin des manichéismes, Rohena Gera tisse un scénario plein de finesse et en tire un film jamais didactique, où la mise en scène, divisant l’appartement en deux, utilisant les objets du quotidien (un plateau, un bureau…) fait affleurer ce qui, entre ces deux êtres, fait obstacle. Dans les rôles principaux, Tillotama Shome, joyeuse et forte et aussi tout en silences et en retenue pour respecter le rang qui est le sien et Vivek Gomber, douloureux puis peu à peu réveillé, ravivé, incarnent magnifiquement les ambivalences de l’Inde d’aujourd’hui.
Dans le même genre vous pouvez trouver THE LUNCHBOX DE RITESH BATRA (2013 (Comédie dramatique indienne sur les rapports entre les hommes et les femmes.) ou encore TOUS LES AUTRES S’APPELLENT ALI DE RAINER WERNER FASSBINDER (1973) (Dans la série les amours impossibles aux yeux de la société : une femme d’une soixantaine d’années s’éprend d’un homme de vingt-cinq ans son cadet, migrant marocain de surcroît...).