Je suis d’accord avec vous : le titre français n’est pas terrible. L’anglais au moins, My Enemy’s Enemy (l’Ennemi de mon ennemi) sent moins le jeu de mots foireux, pas vraiment heureux dans ce contexte morbide.
En tout cas, après cette bonne partie de rigolade, ce qu’il y a de mieux à faire, c’est d’enchaîner avec L’Avocat de la terreur le film de Barbet Schroeder sur ce personnage, lui aussi digne de fiction, qu’est Jacques Vergès.
Si ça fait trop, vous pouvez aussi vous tourner vers le précédent film de Kevin Macdonald, Le Dernier Roi d’Ecosse, une biographie à grand budget d’Idi Amin Dada, maréchal-président autoproclamé d’Ouganda, dans les années 70. Un rôle de clown sanguinaire qui a valu à Forest Whitaker l’Oscar qu’il n’avait pas eu pour Bird, le film de Clint Eastwood sur Charlie Parker.
Sinon, en matière de crime odieux perpétrés en toute impunité pendant des années, voire des décennies, et là aussi couvert par l’Eglise catholique et romaine, je vous recommande Délivrez-nous du mal, documentaire très fort d’Amy Berg, sorti en 2008, sur le parcours pédophile du père O’Grady, qui, à partir des années 70, et pendant plus de 20 ans, a écumé la Californie, n’hésitant pas à s’en prendre à des bébés, au su (sinon au vu) de ses archevêques et cardinaux, et que la réalisatrice a réussi à faire parler devant sa caméra. Le résultat est saisissant.
Pour finir sur une note plus légère, signalons que le réalisateur écossais Kevin Macdonald est le frère d’Andrew, le producteur dans le trio formé avec le réalisateur Danny Boyle et le scénariste John Hodge, et qui avait donné un sacré coup de fouet au cinéma britannique au milieu des années 90, en signant Petits Meurtres entre amis puis Trainspotting.
Et pour être complet sur le plan généalogique, signalons que les deux frères Macdonald sont également les petits-fils de Emeric Pressburger qui, dans les années 40, avait signé avec Michael Powell une série de films restés légendaires, comme Le Narcisse noir ou Une question de vie ou de mort.