MICHEL-ANGE

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Nous sommes à Florence, au début du XVIème siècle. Même s’il est considéré par ses contemporains comme un génie, Michelangelo Buonarroti est réduit à la pauvreté après l ‘éprouvant chantier du plafond de la chapelle Sixtine. Lorsque son commanditaire, le pape Jules II meurt, Michel-Ange devient obsédé par l’idée de trouver le meilleur marbre pour terminer le tombeau du Saint-Père… Tel est le point de départ du film que le cinéaste russe Andreï Konchalovsky a consacré au célèbre sculpteur italien. 

Loin d’embrasser l’ensemble de la vie de l’artiste, Konchalovsky privilégie un moment clé de sa tumultueuse biographie. La mort de Jules II constitue en effet un tournant difficile puisque son successeur n’est autre que Léon X, de la famille des Médicis, la grande rivale de la famille Della Rovere dont le pape défunt était le chef. La loyauté de Michel-Ange est ainsi mise à rude épreuve, tandis que que le nouveau pape lui ordonne de réaliser la façade de la basilique de San Lorenzo. C’est cette histoire précisément que Konchalovsky raconte en faisant le portrait d’un artiste tiraillé entre ces deux familles puissantes. 

Pour mener à bien ce projet, le cinéaste dit s’être inspiré de ce que l’on nommait au Moyen-Age les « visions », un genre populaire auquel appartient La Divine comédie de Dante et qui pousse le spectateur à de multiples interprétations des personnages comme des évènements, éclairant ici la conscience d’un génie. : Celle d ‘un homme de la Renaissance avec ses superstitions, ses exaltations, son mysticisme et sa foi.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VAN GOGH (Comme Konchalovski, Pialat privilégie la singularité de son regard pour donner sa vision d'un artiste de génie) ou encore LUCRÈCE BORGIA (Le biopic de Christian-Jaque se déroule à la même période que celui de Konchalovski).

« Je préfère ne rien entendre, ne rien voir, le silence est mon ami. » C’est cette phrase écrite par Michel-Ange qui poussa Konchalovsky à entreprendre la réalisation de son film : « J’ai été surpris qu’il puisse avoir ce regard sur la vie et j’ai voulu en savoir plus sur lui. » a-t-il ainsi expliqué. Commence alors, durant huit ans,  une longue période de recherches sur la vie de Michel-Ange. Il découvre la complexité du personnage tour à tour modeste et vaniteux, évasif et intransigeant, tourmenté et impétueux, extravagant et misanthrope. 

Pour incarner Michel-Ange, Konchalovsky s’est d’abord mis en quête d’un acteur non professionnel. Mais, finalement, il a  choisi Alberto Testrone pour sa ressemblance étonnante avec les portraits de l’artiste. Après plusieurs rôles notamment dans des séries télévisées italiennes, l’acteur en 2011 a écrit, produit et coréalisé avec Stefano Petti un documentaire sur Pasolini et l’année suivante il incarnait le célèbre cinéaste dans La Verita Nascostra de Federico Bruno. 

Au-delà de la figure même de l’artiste de génie, Konchalovsky voulait également dépeindre le plus fidèlement son époque : « Je ne voulais pas voir de jolis portraits dans le cadre. Je voulais voir des gens avec des vêtements sales, couverts de sueur, de vomi et de salive. L’odeur doit traverser l’écran et atteindre les spectateurs. » a déclaré le cinéaste russe en quête permanente de vraisemblance et d’authenticité.

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