LES UNS ET LES AUTRES

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Les uns et les autres ! chanté par Nicole Croisille !  Attention, ceci n'est pas un film, c'est un pic, une péninsule lelouchienne ! Trois heures de destins lelouchiens qui se croisent sur plus de quarante ans, de 1936 aux années 80. Quatre familles de musiciens aux quatre coins du monde, L'Allemagne, la France, l'Amérique et l'URSS avec des amours déchirées, la guerre, la tragédie de la Shoah, les survivants, leurs enfants, des larmes, du jazz, du music hall, le Boléro de Ravel en apothéose et Maurice Béjart à la chorégraphie.

Une saga dans laquelle le grand Claude nous entraine dans une ronde mondiale d'émotions où les petites histoires se mêlent à la grande. Un tourbillon d'acteurs, aussi, dont il impossible d'extraire les meilleures scènes car elles sont toutes formidables que ce soit ce bal populaire à la Libération où Evelyne Bouix finira tondue, les scènes poignantes de déportation avec Nicole Garcia et Robert Hossein, toutes les scènes américaines avec James Caan et même une débutante nommée Sharon Stone ! Mais le plus beau, le plus poignant moment reste peut-être celui, dans la gare, du retour des prisonniers des camps synchrone avec le départ des prisonniers Allemands.

Un véritable morceau de bravoure, avec deux mille personnes menées à la baguette par Lelouch. Ah quand Lelouch filme le manège tragique de la vie et de l'histoire, on tournerait sans fin avec lui...  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BELLE HISTOIRE DE CLAUDE LELOUCH (Une histoire d'amour qui traverse 2000 ans d'histoire ! La Bible, les abeilles et Béatrice Dalle en Marie-Madeleine puis en motarde rock'n roll. Lelouch n'a pas de rien et brasse les sentiments pour parler de son dada : la réincarnation) ou encore LE CHAGRIN ET LA PITIÉ DE MARCEL OPHULS (Un film somme, un véritable chef d'oeuvre que ce documentaire de quatre heures riche en témoignages et en documents d'archives sur l'Occupation allemande à Clermont-Ferrand de 1940 à 1944.).

Lelouch et les plans-séquences : une véritable histoire d'amour ! Et qui prouve que ce cinéaste considéré comme un réalisateur du coeur est surtout un impressionnant technicien.

Les uns et les autres regorge de ce plan si difficile à maîtriser. Celui à 360° dans la cour du Louvre avec le défilé des troupes allemandes fut un véritable casse-tête. Lelouch bloqua le Carrousel et filma à cinq heures du matin quand le soleil de levait. Le maquillage et la coiffure de tous les figurants et acteurs durent donc commencer à deux heures du matin. Et comme le numérique n'existait pas, et qu'on ne pouvait pas encore effacer ce qu'on veut d'un plan, ses assistants durent ôter toutes les antennes télé des toits tout autour.
Pour la scène finale, folle, 19 minutes de Boléro de Ravel en plein air avec tous les acteurs du film dans le champ et un vrai public de 2000 personnes, Lelouch réussit à tout mettre en boîte en une journée avec juste deux cameras, une grue et en bouclant la place du Trocadéro. Mais le plan séquence dont Lelouch reste le plus fier - et il a raison - reste celui de la gare où sur deux quais différents se croisent les déportés survivants des camps de la mort et les soldats allemands prisonniers. Une chorégraphie impressionnante. Le réalisateur s'était fait prêter une gare de triage et avait embauché deux mille personnes.

Je le cite : « ce n'était pas de la figuration bidon ». Lelouch donna lui-même ses instructions aux figurants pour qu'ils se sentent partie prenante de la scène, au lieu de laisser cette tâche à ses assistants. Deux hangars pour les costumes, une équipe renforcée pour le maquillage et la coiffure, beaucoup de répétition et seulement dix prises, avec Claude juché, comme toujours, en haut de sa grue, l'oeil rivé à sa caméra. La scène était bouclée en une seule journée ! Total respect M. Lelouch.

Quelques défauts empêchent le film d'accéder au rang de chef d'œuvre, notamment l'incursion de scènes dont on se demande l'utilité comme le combat de boxe ou le pétage de plomb de Villeret, et puis certaines chansonnettes de Legrand peuvent agacer. Mais sinon quel talent, ...

Quelques remarques et souvenirs (liste hyper superficielle pour l'instant, je dois le revoir):___ Francis Huster ne savait pas que Jacques Villeret allait le cogner dans une scène de rencontre amicale à plusieurs, prévue et annoncée pour être "joyeuse" et avec des ...

Je ne suis pas forcément un grand fan du cinéma de Lelouch mais Les Uns et les autres est un très beau film qui malheureusement passe peu à la télévision. C'est vraiment un film splendide qui aborde avec humanité une période sombre de l'Histoire. Je ne l'ai vu qu'une seule ...