LES MUNICIPAUX, CES HÉROS

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A Port-Vendres, dans les Pyrénées orientales, un nouvel employé municipal vient prendre son poste. Il va découvrir l’amitié, la carembouille, les RTT en élastomère, l’interprétation des lois sociales et… le travail.

Les municipaux, ces héros est le premier film réalisé par le tandem Francis Ginibre et Eric Carrière, plus connus sous le nom générique de Les chevaliers du fiel. Ce long métrage est sorti en 2018 et a une forte coloration occitane, comme ses inspirateurs.

Renouant avec une forme de comédie populaire, le film surfe gentiment sur les us et coutumes supposées des fonctionnaires, et de leurs rapports aux 35 heures. Comme le chantait jadis Henri Salvador "le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CLOCHEMERLE DE PIERRE CHENAL (1948) (L'archétype de la guéguerre locale qui a permis au nom du village de devenir générique. Une comédie attendrie et foncièrement patriote derrière l'évocation inévitable des querelles de clocher. Et aussi la démonstration que la démocratie est un équilibre permanent et délicat entre les intolérances.) ou encore MESSIEURS LES RONDS-DE-CUIR D'YVES MIRANDE (1936) (Le sarcasme récurrent des citoyens français contre les lenteurs ou les lourdeurs de l'administration a trouvé son point cathartique avec la pièce de Courteline "Messieurs les ronds-de-cuir" . Son adaptation cinématographique par un brillant dialoguiste méritait d'être signalée.).

L’administration française depuis les "ronds-de-cuirs" caricaturés par le dramaturge Courteline, reste un sujet favori de récriminations et plaisanteries diverses dans la population. Le Français moyen a l’âme sociale mais le mépris pour l’employé de l’Etat. Cette fois, même s’ils protestent de leur affection pour les gilets jaunes ou les combinaisons kakis, les chevalier fielleux raillent à la fois la langueur méridionale et l’addiction au congés payés des agents municipaux. Ils s’inscrivent ainsi dans un cinéma bis ou régional qui rappelle au mieux celui de Pagnol, en moins bien celui d’Emile Couzinet, et plus récemment les films des Charlots ou les pochades de Claude Zidi

Il faut dire que Les chevaliers du fiel appartiennent à cette catégorie de tandems comiques qui ont rempli les salles de spectacle en région d’abord, à Paris ensuite. L’accent de leurs héros ne trompe pas, ils viennent du sud-ouest et de Toulouse en particuliers. Depuis plus de trente ans les compères ont aligné une vingtaine de spectacles, des dizaines de sketches et chansons avec un succès grandissant.

Après avoir écrit et joué en 2014 Repas de famille réalisé par Pierre-Henri Salfati, le tandem infernal, mécontent de cette expérience, décide de prendre les choses en main. Les municipaux, ces héros, leur second film, sera leur film. Il naît d’un sketch puis d’une série de saynètes autour de la thématique municipale. C’est d’abord l’objet d’un spectacle puis d’une série diffusée sur C8, enfin ce sera le film que vous venez de voir. Et c’est la preuve que l’ascenseur social et national marche encore.

Après avoir été diffusé à maintes et maintes reprises sur diverses chaînes de télévision telles que C8, C8 ou encore C8, il me vient finalement la volonté d’esprit d’émettre une critique tout à fait sub(ob)jective sur l’un des films français les mieux réalisés ...