LES INNOCENTS

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On a coutume de dire qu’avec La maison du diable de Robert Wise, Les Innocents de Jack Clayton est l’autre grand film d’épouvante des années 60. Moins frontalement terrorisant, certes, mais dont le mix entre l’ambiance mélancolique et la terreur feutrée en font un film exemplaire. Les Innocents est donc tiré du Tour d’écrou, nouvelle fantastique que le romancier Henry James écrit à la fin du 19e siècle, époque ou se situe l’action. 

Une gouvernante, engagée par riche célibataire, est chargée de veiller et d’éduquer deux orphelins dans un grand manoir isolé de la campagne anglaise. Mais petit à petit, la gouvernante s’aperçoit que les enfants semblent être sous l’emprise de l’ancien serviteur des lieux, un certain Peter Quint qui, tout comme la gouvernante précédente dont il était l’amant, est décédé dans d’étranges circonstances. 

Progressant du drame psychologique trouble à l’épouvante pure, Les innocents ne donne jamais vraiment de réponse aux faits. Est-ce le fantôme de Quint que les enfants et la gouvernante semblent apercevoir où est-il  sortit de leur imagination torturée ? Grâce à la splendide photo en noir et blanc de Freddie Francis et à la réalisation tout profondeur de champ ambiantique de Jack Clayton Les innocents ne donne jamais la réponse. Au spectateur de croire au fantastique en se laissant aller dans ce trip mortifère, esthétisant et hypnotisant. Jusqu’à croire ou non, à l’existence des fantômes…   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MAISON DU DIABLE (Signé Robert Wise, le plus grand film de maison hantée de l'histoire du cinéma. Purement et simplement.) ou encore LE CORRUPTEUR (Tourné en 1971, une suite/préquelle du film de Jack Clayton porté par l'écrasante présence de Marlon Brando).

Tourné en 1961, Les innocents de Jack Clayton est donc la première version ciné  du Tour D’écrou. Mais d’autres adaptations  suivront. Comme  celle de 1994 de Rusty Lemorande, le télé film français de Raymond Rouleau  en 1974 avec Robert Hossein dans le rôle du valet fantôme ou encore Les autres d’Alejandro Amenabar mais qui s’inspire, lui, plus du film de Clayton que du récit original. Signalons enfin en 1971, le curieux Le corrupteur de Michael Winner, préquel à la nouvelle d’Henry James avec un Marlon Brando déchainé en Peter Quint.

Réputé pour être un immense chef opérateur, l’anglais Freddie Francis, a soigné les photos d’une quarantaine de films de 1956, jusqu’à son dernier Une histoire vraie de David Lynch en 1999.  Lynch dont il signé également les images d’Eléphant Man et Dune. Freddie Francis a également réalisé une trentaine de films, quasiment tous relevant du fantastique et de l’horreur, comme Le train de épouvantes, Le jardin des tortures, Dracula et les femmes et Histoires d’outre tombe, probablement le meilleur film d’horreur à sketches de l’âge d’or du cinéma d’horreur british.

Gouvernante traumatisée des Innocents Deborah Kerr, née en 1921 et décédée  en 2007, aura été l’une de plus grandes actrices du cinéma anglo saxon. Parmi les 53 films (et téléfilms) qu’elle a interprété, quelques classiques comme Le prisonnier de Zenda de Richard Thorpe, Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann, Thé et sympathie de Vincente Minnelli et les indispensables et splendides Colonel  Blimp et Le Narcisse noir du duo magique Michael Powell/Emeric Pressburger.

Le problème inhérent au film d’épouvante a toujours été celui de la lisière : dans la littérature fantastique, on définit ce genre par son incapacité assumée à opérer un choix entre une explication rationnelle et l’intervention réelle du surnaturel ; le lecteur ...

Les manoirs isolés d'une nuit profonde ont souvent été à l’origine de nombreuses peurs développées dès le plus jeune âge. Le cliché d’une personne marchant dans un long couloir étroit, tenant un petit chandelier pour s’éclairer, dévoilant alors quelques tableaux ...

Ça fait un moment que je songeais à parler de ce film. Les mots peinaient et peinent encore à sortir d'ailleurs. J'aime beaucoup les films d'horreur à ambiance en général, et je pense sincèrement que j'y ai trouvé en Les Innocents un des véritables maîtres du genre. Un ...