LES ENFANTS DE LA CHANCE

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Cinquième long métrage de Malik Chibane, cinéaste français né dans la Drôme en 1964, Les Enfants de la chance, sorti en France le 30 novembre 2016, retrace l’histoire du jeune Maurice Gutman qui, soigné à l’hôpital de Garches pour cause de hanche cassée, échappa à la rafle du Vél d’Hiv de juillet 1942.

C’est dans cet hôpital qu’un médecin (Philippe Torreton) diagnostiquera une tuberculose osseuse, et lui imposera un long traitement, permettant, ainsi, au garçonnet d’échapper à une arrestation et à une déportation plus que certaines. Bien qu’il ne pense qu’à retrouver sa famille, le petit Maurice s’intégrera au groupe des autres jeunes pensionnaires et, avec eux, suivra les cours de M. Charles, subira la violence des miliciens, chantera pour chasser les idées noires, s’amusera aussi, parfois aux dépens de M. Clément, l’homme de ménage. 

Le jeune Maurice Gutman est l’incarnation à l’écran de Maurice Grosman – né en 1931 de parents émigrés polonais – à qui cette histoire est véritablement arrivée et qui, à la demande du producteur Manuel Munz, la raconta à Malik Chibane. « J’ai loué tous les jours son grand sens de l’écoute, dira Maurice Grosman, et aussi sa façon si subtile de me faire remémorer des souvenirs que j’avais enfouis, volontairement sans doute. J’espère que ce film expliquera aux enfants [du 21e] siècle, ce qui s’est passé pour les Juifs pendant la guerre. » Voici la véritable histoire d’un enfant de la chance.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN SAC DE BILLES (JACQUES DOILLON, 1975) (Autre récit autobiographique de deux jeunes garçons juifs au temps de l’Occupation nazie.) ou encore LA RAFLE (2010) (Alors que « les Enfants de la chance » sont soignés à l’hôpital, d’autres enfants n’échapperont pas à la rafle du Vél d’hiv du 16 juillet 1942.).

Maurice Grosman – dont vous venez d’entendre la voix et découvrir le visage d’adolescent – avait déjà raconté son histoire dans N’habite plus à l’adresse indiquée – un livre coécrit avec François Taillandier, paru en 2009 aux éditions de l’Archipel – ainsi que dans un autre ouvrage, écrit seul et à l’intention de sa famille proche. Après la lecture de ces deux documents, le réalisateur, Malik Chibane, se passionna pour l’histoire du jeune Maurice, pourtant apparemment assez éloignée de son expérience personnelle. Mais, finalement, pas tant que cela : « Maurice Grosman et moi avons des points communs fondamentaux, expliquera-t-il : nous sommes tous deux parisiens, enfants d’immigrés et circoncis. Nous sommes aussi tous deux depuis longtemps supporters de l’équipe de France de foot : Kopa, Platini, Zidane ont compté pour nous ! » 

Très fidèle au témoignage directement recueilli auprès de cet homme de 86 ans, Malik Chibane se permit cependant quelques petites touches personnelles, ajoutant de l’épaisseur à la dramaturgie. Ainsi, le vrai Maurice était déjà hospitalisé le jour de la rafle du Vél d’Hiv et ne vit donc pas sa mère monter dans ce funeste autobus. De même, il inventa de toute pièce le personnage de M. Clément, chargé de l’entretien, et qui apporte une légère touche burlesque. « Dans une œuvre qui traite de la barbarie, expliqua-t-il, des séquences de fantaisie sont indispensables : « Il faut du ʺroseʺ pour faire ressentir le ʺnoirʺ. » Précaution qui permet au film d’échapper au « pathos boursouflé » ou à l’« angélisme béat », comme le soulignera Eric Mandel du Journal du Dimanche. 

C’est après avoir auditionné une centaine d’enfants que Malik Chibane en choisit onze, sans savoir qui jouerait quoi, à l’exception du jeune Néo Rouleau qui, « par son air de ʺpetit gibusʺ, sa vivacité, son sens incroyable de la repartie et son irrésistible frimousse », expliqua le réalisateur, fut tout de suite choisi pour incarner Samuel, le plus proche copain de Maurice et future victime de la pénicilline frelatée. Ce n’est qu’après de nombreuses répétitions, organisées plusieurs mercredis de suite dans les studios de Bry-sur-Marne, que les rôles furent distribués. C’est ainsi que celui de Maurice, revint à Matéo Perez, dont le jeu intense, le physique et le sens de l’écoute, impressionnèrent terriblement le réalisateur. Parmi ces comédiens en herbe, il eut, également, la surprise de découvrir un véritable virtuose de l’accordéon, le jeune Maxime Rohart, que l’on voit, à plusieurs reprises, jouer véritablement de son instrument. « Quand il joue, on dirait le ʺKidʺ de Chaplin », s’enthousiasma Malik Chibane !

... mais on a quand même froid dans le dos quand on sait que c'est basé sur une histoire vraie ! Les acteurs, enfants comme adultes, jouent super bien. Admiration sans bornes pour Philippe Torreton, c'est d'ailleurs ce qui m'a décidée à regarder le film ! Seul bémol : je ...

Une histoire vraie qui permet aux ados de découvrir l'Histoire par le biais d'un film, spécialement conçu pour ne pas les traumatiser tout en leur apprenant ce que les Juifs ont vécu durant l'Occupation. Malgré les horreurs de la guerre, le film reste léger et supportable ...

L’histoire se passe à Garches, en Haut de Seine, lors des rafles de Juillet 1942. Maurice Gutman est un jeune garçon de 12 ans, de confession juive. Un jour ses camarades le maltraitent et lui arrachent son étoile jaune, il trébuche et se casse la jambe. A l’hôpital, le ...