LES COWBOYS

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Un premier film est toujours particulièrement intéressant à découvrir, à décortiquer, à analyser. A fortiori lorsque le « débutant » derrière la caméra a déjà quarante ans bien passés, mais une longue carrière déjà comme scénariste. C’est le cas de Thomas Bidegain, auteur attitré de Jacques Audiard depuis Un prophète (2009). Les cowboys atteste de sa créativité, de sa légitimité immédiate comme réalisateur, mais aussi et surtout de son audace. Et il en fallait pour oser écrire un western dans les règles de l’art, même si celui se déroule de nos jours en France.

Le film aurait pu s’appeler Il était une fois dans l’Est puisque c’est à Charleville que débute le récit, au cours d’un rassemblement de fans de musique country. L’histoire est celle d’un père de famille qui voit sa vie paisible basculer le jour où sa fille disparaît sans une explication. Parti à sa recherche aux quatre coins du monde, Les cowboys se mue alors en road movie ; et la vie de cet individu, improbable réincarnation de John Wayne, en un profond cauchemar.

Cinéphile jusqu’à la moelle, Thomas Bidegain s’est notamment appuyé sur La prisonnière du désert de John Ford (1956) pour écrire son scénario. Un film ou John Wayne justement, irradiait par sa volonté farouche de ne pas être une victime. François Damiens, distingué par les César 2016 nommé dans la catégorie « meilleur acteur » y dévoile vous verrez une gravité, une profondeur, un charisme que personne ne lui connaissait jusqu’ici. Mais que personne ne songera plus jamais à lui contester.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA PRISONNIERE DU DESERT (Ce classique de John Ford (1956) est une des références de Thomas Bidegain, l'histoire d'un homme obligé de s'aventurer au-delà de la frontière pour retrouver sa nièce enlevée.) ou encore LE VOYAGE DU PÈRE (Le film de Denys de la Patellière raconte l'histoire d'un provincial qui part rechercher à Paris sa fille partie en principe exercer la coiffure...).

A la fois film social et film de genre, Les cowboys déploie une ambition romanesque rarement vue dans le cinéma français. C’est la force et par moment l’infime faiblesse d’un récit qui pour courir sur quinze ans s’impose des repères chronologiques, des éclairages quasi documentaires, nécessaires mais agissant parfois comme un imperceptible frein à la peinture émotionnelle des personnages.

L’idée d’utiliser les codes du western, Thomas Bidegain est allé la chercher dans son enfance. Il est Basque et lorsqu’il voyait des films de cowboys à la télévision il se souvient que son frère ainé disait souvent « pense que les Indiens sont des Basques », sous-entendu une minorité qui s’est souvent sentie menacée dans ses traditions. Par extension, les membres de sa communauté country se prenant au sens propre pour des « cowboys », ils imaginent que les Arabes qu’ils poursuivent sont eux aussi des Indiens. 

L’année 2015 a été particulièrement riche pour celui qui l’année précédente fut aussi le scénariste du Saint-Laurent de Bertrand Bonnello. A Cannes, le travail de Thomas Bidegain a été salué trois fois et dans trois sélections différentes : avec Les Cowboys présenté à La Quinzaine des réalisateurs ; avec Ni le ciel ni la terre, coécrit avec son réalisateur Clément Cogitore, montré à La Semaine de La Critique ; et avec Dheepan de Jacques Audiard, présenté en Sélection Officielle et Palme d’Or. C’est simplement exceptionnel.

« Un fracas dans le monde » Voilà ce que voulait filmer Thomas Bidegain pour son premier film en tant que réalisateur-scénariste et non plus en tant que scénariste (pour Bonello avec Saint Laurent et pour Audiard avec Un prophète et De rouille et d’os). Bidegain réussit ...

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se passe en France, que ça n’est pas drôle, et que la country ne ...

Les Cowboys me rend heureux. Pas de part son sujet, qui reste malgré tout lourd (quoique traité avec un certain recul), mais parce qu'il est devenu beaucoup trop rare de voir des bons films de scénariste sur grand écran. Je ne parle pas de bon scénario, non, juste un scénariste ...