LES COULISSES DU POUVOIR

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Que, dans Les Coulisses du pouvoir (1985), Sidney Lumet ait choisi de s’intéresser aux dessous des campagnes électorales et à ces hommes de l’ombre qui font et défont les carrières politiques n’est pas une surprise. Depuis ses débuts au cinéma dans Douze hommes en colère en 1957, il n’a cessé de s’en prendre aux institutions américaines : la Justice dans Le Verdict, la police dans Serpico et dans Le Prince de New-York, l’armement nucléaire dans Point Limite, sans oublier la télévision dès 1976, avec Network, main basse sur la TV. Pour autant, Lumet se défend de faire un cinéma politique. Il affirme : « Aucun de mes films n’a été réalisé pour plaider un cas en particulier, mais pour montrer combien un être humain peut être vulnérable, fragile, déchiré ou plein de compassion. Tous mes films traitent de conflits humains. »

D’où l’importance chez lui de la direction d’acteurs, qui commence bien sûr avec le choix des interprètes. Et dans Les Coulisses du pouvoir, le casting est un régal. Pour incarner Pete Saint-John, le mercenaire de la politique qui se vend au plus offrant, Lumet a choisi Richard Gere qui monnayait son corps dans American Gigolo (1980). Dans le rôle de son collègue et rival, Gene Hackman apporte l’ambiiguïté dont il a nimbé ses meilleurs rôles, du policier de French Connection au Harry de Conversation secrète de Coppola. Parmi les seconds rôles, Denzel Washington n’en était encore qu’à ses débuts, tandis que E.G. Marshall, un des jurés de Douze hommes en colère, incarne un sénateur après avoir interprété un gouverneur dans La Lance brisée et le Président des Etats-Unis dans Superman 2.

Côté féminin, Julie Christie prouve que 20 ans après Le Docteur Jivago, elle n’a rien perdu de son charme, tandis que Kate Capshaw séduit Richard Gere après avoir fait craquer Harrison Ford dans Indiana Jones et le temple maudit. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SYRIANA ou encore LES HOMMES DU PRESIDENT .

Les coulisses du pouvoir est le premier scénario de David Himmelstein qui a écrit ensuite le remake du Village des damnés réalisé par John Carpenter. Pour ses débuts au cinéma, il a choisi de s’attaquer à un milieu qu’il connaissait bien pour avoir été journaliste pendant quinze ans et auteur de discours politiques pour Edward Brooke, un sénateur du Massachusetts. Le déclic est venu de son constat que, à la télévision, les spots publicitaires de tous les candidats finissaient par se ressembler. Il a enquêté et découvert le rôle de ces conseillers médiatiques qui influent sur le résultat des élections aux Etats-Unis, mais aussi dans le reste du monde, comme en Amérique latine.

Les Coulisses du pouvoir n’est toutefois pas le premier film à plonger dans les arcanes de la vie politique américaine. Sans parler des films relatant des faits réels comme Les Hommes du Président (en 1976), il faut citer Votez McKay de Michael Ritchie en 1972. Robert Redford y incarnait le candidat qui, une fois élu, interpellait désemparé ses conseillers pour leur demander quelle politique il devait mener. Par la suite, bien d’autres films ont creusé le sujet, de l’intrigante série télévisée de Robert Altman Tanner 88 à Primary Colors de Mike Nichols, avec John Travolta.

Toujours très exigeant sur la qualité de ses images, Lumet s’est entouré de ses collaborateurs fétiches. Andrzej Bartkowiak a éclairé la plupart de ses films depuis Le Prince de New-York (1981). Andrew Monsheim a monté quatre autres films du réalisateur dont Une étrangère parmi nous (1992). Le musicien Cy Coleman venait de lui écrire la partition d’A la recherche de Garbo (1984), son précédent film. La costumière Anne Hill Johnstone est celle d’Un après-midi de chien et travaille avec le réalisateur depuis Le Prêteur sur gages en 1965. Le seul collaborateur nouveau était Peter Larkin. Décorateur de films très ancrés dans les années quatre-vingt, comme Tootsie et Le Secret de mon succès, il a su parfaitement exprimer dans ses décors la métaphore d’une société déshumanisée, où les relations entre les êtres passent par écrans interposés.

Sydney Lumet est un maître, c'est un fait.A chaque film, il révèle ses talents pour tous les genres d'histoires. un peu comme un Kubrick (en plus rapide car il ne prenait pas 10 ans pour réaliser 1 film). Ici il nous démontre comment les médias et surtout la télévision ...

Un communicant chargé de la campagne de plusieurs hommes et femmes politique se retrouve confronté à un de ses amis exerçant le même métier. Quelques années après Network qui brocardait les médias, Sidney Lumet signe cette étude/satyre qui s’intéresse à la communication ...

D'une manière générale, c'est assez admirable de voir à quel point Sidney Lumet était visionnaire. Du coup, beaucoup de ses films dont certains oubliés, sont clairement à reconsidérer aujourd'hui. C'est particulièrement vrai avec Power qui fait un peu ...