The Bad Guys est produit par le gros studio américain DreamWorks Animation certes, mais il est surtout réalisé par un… Français. Son nom ? Pierre Perifel. Diplômé de la prestigieuse école parisienne des Gobelins, Perifel est embauché par le studio hollywoodien en 2006. Au sein de DreamWorks, il gravit les échelons petit à petit. Il officie d’abord au poste de « simple » animateur sur Kung-fu Panda, monte en grade et supervise l’animation des Cinq Légendes. Puis il réalise le court-métrage Bilby, qui assoit son goût pour les personnages excentriques tels qu’on peut les retrouver dans The Bad Guys, son premier long-métrage de réalisateur.
Quand DreamWorks Animation l’approche pour The Bad Guys, le réalisateur craque complètement sur le projet, adapté des « Super-méchants » de l’auteur australien Aaron Babley, une série de romans illustrés jeunesse – éditée chez nous chez Casterman depuis 2017 : « La première chose que j’ai vue, se souvient Pierre Perifel, c’est la couverture du premier tome, avec ces quatre personnages en costard très Blues Brothers, sur fond orange. Ça m’a fait penser à Reservoir Dogs avec des animaux. » Avec son ami, le production designer Luc Desmarchelier, il prépare son laïus de présentation à DreamWorks et un storyboard animé en guise de trailer. « C’était très inspiré de Snatch, d’Arnaques, crimes et botanique (deux films réalisés par Guy Ritchie, ndlr), et de Baby Driver (d’Edgar Wright, ndlr). Des plans de ce tout premier trailer ont d’ailleurs fini dans le film ». Cette présentation, référencée et originale, convaincra DreamWorks de lui confier le poste de réalisateur.
La musique du film est signée du Britannique Daniel Pemberton, le compositeur derrière des films comme Steve Jobs (de Danny Boyle), Man From UNCLE (de Guy Ritchie) ou encore Les 7 de Chicago (d’Aaron Sorkin). « Pour moi, c’est le plus iconoclaste et le plus talentueux », confie Pierre Perifel. Lorsqu’il briefe Pemberton pour la première fois, Perifel lui demande de penser au cinéma de Guy Ritchie ou de Tarantino puis il lui donne carte blanche. Coïncidence, ou pas, Pemberton avait aussi composé la musique du film Spider-Man : New Generation dont le style d’animation, mêlant 3D, pointillisme et coups de crayons, avait révolutionné l’animation grand public en 2018. Et justement, The Bad Guys reprend à son compte cette liberté formelle : « Sans le succès de Spider-man : New Generation, je ne sais pas si j’aurais pu pousser ce style, avoue le réalisateur français. Ça fait très longtemps que je voulais voir un film 3D fait comme ça. Et quand Spider-man : New Generation est arrivé, ça a été une évidence dans notre industrie. »