LÉGENDES D'AUTOMNE

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Vous voulez de la saga ? Du souffle épique ? De la fraternité compliquée ? Des amours contrariées ? Et Brad Pitt les cheveux longs battus par les vents ? Bon, pas une seconde d'hésitation, c'est Légendes d'automne qu'il vous faut !

Un clan exclusivement masculin au cœur du Montana sauvage, à la veille de la première guerre, voit débarquer en son sein une femme belle et sage qui va attiser les passions, il faut dire que c'est la superbe Julia Ormond... La violence des sentiments est en accord avec la nature sauvage, les acteurs rivalisent de charisme : Brad endosse un rôle à la James Dean dans Géant : incontrôlable, qui a sans cesse la bougeotte, et avec souvent le torse nu, ce qui ne gâche rien à l'affaire. Son frère incarné par Aidan Quinn, beaucoup plus posé et homme d'affaires évoquent d'ailleurs le personnage de Rock Hudson dans Géant. En père amant, qui a été quitté par sa femme et qui continue bravement à élever ses fils, Anthony Hopkins est, comme toujours, d'une justesse incroyable.

Alors, oui, le film privilégie l'aventure et les grands sentiments, apportant une grosse touche hollywoodienne au magnifique roman, épuré et rude, de Jim Harrison, mais bon, un film ample qui regorge d'émotions, de drames, d'amour et de guerre, il faudrait être fou pour faire la fine bouche, non ? 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AUTANT EN EMPORTE LE VENT DE VICTOR FLEMING (Autre adaptation d'un roman magnifique, ce classique reste LE film de passion sur fond de guerre (de Sécession) avec une femme qui hésite entre deux hommes, un sage et un aventurier. Totalement incontournable !) ou encore LA VIE ET RIEN D'AUTRE DE BERTRAND TAVERNIER (La guerre de 14 vue à travers une histoire d'amour compliquée entre un général en rébellion contre son hiérarchie galonnée et une jeune femme passionnée qui cherche son mari, disparu au front. Un grand film romanesque de Tavernier.).

Comment se fait-il que la magnifique Julia Ormond, la Juliette Binoche d'outre Atlantique, ne soit pas devenue une star au début du XXIème ? Au milieu des années 90, pourtant, c'était bien parti avec Légendes d’automne où Brad Pitt et Aidan Quinn se battaient pour elle, puis avec Lancelot où sa beauté et sa grâce éblouissaient le chevalier Richard Gere. Et quand, en 1996, Sydney Pollack décidait de faire le remake de Sabrina de Billy Wilder, c'est elle qu'il choisissait pour reprendre le rôle d'Audrey Hepburn.

En 1999, elle était l’héroïne du Barbier de Sibérie, présenté en ouverture à Cannes. Un grand film romanesque, une fresque tragique et bouffonne où l'émotion surgit grâce à Julia : dans un long plan fixe, elle rend les armes à l'homme qu'elle aime. Elle est splendide. Et après ce film de Nikita Mikhalkov ? Ben pas grand chose...

Au moment où elle était membre du jury cannois en 2001, cette actrice britannique issue du théâtre avait déclarée : "Hollywood est quelque chose qui appartient à mon passé. Je m’en suis enfuie." Elle fit une longue pause pendant les années 2000. Et quand elle revint au cinéma en 2006, ce fut chez David Lynch dans Inland Empire puis deux ans après dans Surveillance, un thriller d'auteur puisque signé Jennifer Lynch, fille de... Derniers cinéastes à avoir fait appel à Julia : Steven Soderbergh pour son dyptique consacré au Che et David Fincher pour L'Etrange histoire de Benjamin Button. Que des bons... Il faut dire que Julia est exigeante. C'est logique quand on a commencé sa carrière en décrochant le premier rôle d'un film de Peter Greenaway, l'un des réalisateurs les plus esthètes et intellos. C'était The Baby of Mâcon, un fresque d'une violence rare sur l'Angleterre ravagée par la peste au XVIIe siècle où Julia jouait une fausse vierge violée par une vingtaine d'hommes. Evidemment, après ça, on ne peut plus jouer n'importe- quoi...

"Légendes d'automne" est un film d'Edward Zwick datant de 1994, que je classe dans la catégorie "westerns" pour pas mal de raisons que je me suis plu à voir …Je n'ai pas lu le roman de Jim Harrison dont le scénario est issu mais compte bien le lire un jour ...

Saga familiale comme les aiment les Américains, idéalement confectionnée pour la course aux Oscars, c'est une sorte de vague western étalé sur presque un siècle, avec la charge émotionnelle, les rebondissements et le souffle romanesque propres à ce type de film, qui n'évite ...

Une fresque épique comme j'en n'en avais plus vu depuis longtemps A la fin du visionnage de Légendes d'automne, on en vient à regretter qu'il n'existe pas plus de film de ce genre. Baz Luhrmann avait essayé avec Australia mais s'y était cassé les dents. Il est en effet très ...