LE PROCÈS DU SIÈCLE

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Née en 1947, Deborah Lipstadt est une historienne américaine ayant beaucoup travaillé sur la question du négationnisme. En 1993, elle avait fait paraître la Négation de l’Holocauste, un livre qui lui vaudra d’être poursuivie pour diffamation par l’Anglais David Irving, universitaire et écrivain pro-hitlérien, niant le génocide des juifs par les nazis.

Le Procès du siècle retrace le combat de l’historienne afin de rétablir la vérité, face à une justice britannique où la charge de la preuve incombe à l’accusée. C’est donc à elle de prouver la réalité de l’Holocauste et non à son accusateur d’en démontrer l’inexistence. Présenté en avant-première au Festival de Toronto en septembre 2016, le Procès du siècle marque le retour au cinéma, après 14 ans d’absence, du réalisateur anglais Mick Jackson, resté célèbre pour Bodyguard en 1992.

Bien loin de son rôle d’égyptologue dans la Momie et le Retour de la momie, c’est Rachel Weisz qui incarne l’historienne américaine, face à Timothy Spall, lui aussi bien loin de son rôle de sorcier dans la série des Harry Potter. Les deux avocats de la défense sont interprétés par Tom Wilkinson, déjà avocat dans Michael Clayton et déjà confronté à la Shoah dans l’Affaire Rachel Singer, ainsi qu’Andrew Scott, vu notamment en agent double dans 007 Spectre, aux côtés de Daniel Craig.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE LABYRINTHE DU SILENCE (2014) (En Allemagne, en 1958, le Procès de Francfort rendit public des responsabilités niées et des vérités bien cachées, pour cause de pays à reconstruire.) ou encore JUGEMENT À NUREMBERG (1961) (Stanley Kramer retrace le fameux procès qui, en 1948, aurait dû, définitivement, empêcher le moindre doute.).

Le film que vous venez de voir fut écrit par David Hare, déjà auteur notamment du scénario de The Reader de Stephen Daldry et réalisateur de plusieurs films inédits en France, même Paris by Nignt, un thriller de 1988, mené par Charlotte Rampling, députée européenne britannique victime d’un chantage. Pour le Procès du siècle, David Hare s’est inspiré du livre de Deborah Lipstadt paru en 1993 et, pour toutes les audiences du procès, a scrupuleusement repris les véritables échanges qui, comme on le voit dans le film, furent, grâce au progrès de la reconnaissance vocale, instantanément et intégralement traduits en texte. Depuis, l’ensemble de ces archives numériques, traduites en plusieurs langues, est disponible sur internet.

Lorsque le projet de ce film lui fut présenté, Deborah Lipstadt hésita à voir l’ensemble de ses travaux passé à la « moulinette hollywoodienne », comme elle le dira elle-même à un journaliste de la RTBF, « l’industrie du cinéma, poursuivait-elle, [ayant] la fâcheuse tendance à privilégier le divertissement plutôt que la véracité des faits ». Finalement rassurée par les producteurs, elle donna son accord et, une fois le film achevé, n’eut pas à s’en plaindre. Elle rencontra à plusieurs reprises le scénariste, dont l’une des difficultés était de faire de cette historienne « monsieur tout-le-monde », comme elle se qualifia elle-même, le héros dont le film avait besoin, à l’image d’une Erin Brockovich ou d’une Norma Rae.

Tout comme Annette Wieviorka – historienne directrice de recherche au CNRS – qui jugea le film « très juste et d’une brulante actualité », nombre de critiques, telle Victoria Gairin du Point, rapprochèrent la négation de l’Holocauste des « ʺfake newsʺ et autres ʺfaits alternatifsʺ, mis à la mode, écrivait-elle, par l’équipe de communication du président Trump ». Sorti en France en avril 2017, le Procès du siècle fut très bien accueilli par la presse. Jean-Christophe Buisson du Figaro magazine parlant d’un film « intelligent [et] utile » dont il louait la « sobriété et la discrète pédagogie », pendant que François Forestier dans l’Obs le jugeait « efficace et passionnant ». Quant à Franck Garbarz de Positif, il salua tout particulièrement la performance de celui dont « l’antisémitisme dévore les lèvres et le visage » : Timothy Spall. « Il campe avec génie, écrivait-il encore, ce monstre aimable et éloquent [au] discours pseudo scientifique terrifiant. »

L'histoire d'une femme, juive, professeur dans l'histoire , spécialiste de l'Holocauste va se battre contre un antisémite qui ne croit pas aux atrocités qui se sont passées à Auschwitz. Cette histoire montre et prouve encore une fois, si il faut encore prouver quelques choses, ...

Fervent passionné d'Histoire et de la Seconde Guerre Mondiale, je ne pouvais pas passer à côté de ce film. Je l'ai trouvé passionnant, doué d'une grande dignité malgré un sujet difficile. Les acteurs sont tous très bons, sans tomber dans la caricature. Le sujet est important, ...

David contre Goliath 1984: Déborah Lipstadt, professeur juive américaine et fervente défenseur de la mémoire de la Shoah est en train de dédicacer son dernier ouvrage lorsque l'historien David Irving, négationniste écossais que l'auteur cite dans l'ouvrage, l'attaque pour ...