LE PARRAIN 2

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Parce que l’industrie et la vieillesse ont lentement usé leurs ambitions, il faut parfois regarder la trilogie du Parrain et particulièrement Le Parrain 2 pour se souvenir d’à quel point Francis Ford Coppola et Al Pacino ne sont rien de moins que deux maîtres absolus du cinéma.

Vito Corleone est mort, Michael a pris la tête de la Famille, désormais installée dans le Nevada. Les premières décisions qu’il prendra en tant que Parrain seront cruciales. Les amitiés fidèles seront trahies, le danger sera partout. Au tout début du film, on attente à sa vie.

Michael a la trentaine et le pouvoir est un fardeau. À cet âge, Vito, lui, y voyait une bénédiction et voulait dévorer New York. Ce sont ces deux destins, ces deux facettes du rêve américain que Coppola raconte en parallèle dans Le Parrain 2, l’une des plus grandes fresques de l’Histoire du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES AFFRANCHIS (L'autre grand classique du film de mafia, c'est LES AFFRANCHIS de Martin Scorsese.) ou encore L'EMPIRE CONTRE ATTAQUE (L'Empire contre attaque est souvent considéré comme supérieur à La Guerre des Étoiles tout comme Le Parrain 2 est bien souvent jugé comme meilleur que Le Parrain.).

Jusqu’à ce que Michael Mann les réunisse dans un face-à-face fantasmatique au beau milieu de Heat, Robert De Niro et Al Pacino n’avaient partagé l’écran qu’à l’occasion des trois fondus enchaînés du Parrain 2, superposant les visages des deux acteurs hégémoniques de leur génération, père et fils au même âge. Après Heat, ils se retrouvent dans La Loi et l’ordre de Jon Avnet et chez l’immense Martin Scorsese, dans The Irishman. En matière de juxtaposition de visage, peut-être aurez-vous remarqué qu’à 1h51, le visage de Coppola en personne apparaît à l’écran, se reflétant dans une vitre lors d’un sublime travelling.

Même si la presse n’a pas été tout à fait tendre avec Le Parrain 2 à sa sortie, d’une part le temps a réhabilité ce film comme un chef d’œuvre absolu, et d’autre part, les Oscars, eux, l’ont tout de suite jugé à sa juste valeur. Onze citations et six prix : Meilleur film, Meilleur réalisateur pour Coppola, Meilleur acteur dans un second rôle pour Robert De Niro (pour le même rôle, Brando avait reçu l’Oscar du meilleur acteur), Meilleur scénario adapté pour Coppola et Mario Puzo, Meilleure musique originale pour Nino Rota et Carmine Coppola, le père de Francis, et Meilleure direction artistique. À noter que si Al Pacino est passé à côté de sa statuette, il a tout de même raflé un BAFTA, l’équivalent anglais des Oscars, pour le rôle de Michael Corleone mais aussi pour sa prestation dans Un après-midi de chien de Sidney Lumet.

La scène de flashback montrant les frères et la sœur Corleone assis à table, en attendant le retour de Vito, a dû être réécrite en une nuit. En effet, mécontent de la manière dont Paramount l’avait traité sur Le Parrain, Marlon Brando n’est pas venu travailler comme il était prévu et a planté tout le monde. C’est la raison pour laquelle Vito n’apparaît jamais à l’écran et que son arrivée a été réécrite pour se dérouler hors-champ. Par ailleurs, pour cette simple scène James Caan a demandé le même salaire qu’il avait reçu pour l’intégralité des prises de vue du Parrain. Paramount a accepté.

Cette seconde partie du Parrain est peut-être la plus complexe et la plus ambitieuse de la trilogie de Francis Ford Coppola. La force des liens du sang prend une portée plus dramatique encore que dans le premier volet. La séparation du film en deux parties distinctes temporellement ...

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Si le premier Parrain était un "film de parole", mélange entre drame intime et film noir, une histoire de pacte familial transmis dans le sang et les génuflexions (grand film, faut-il le préciser), le 2 est un film du regard. Une peinture des vanités et de l'effondrement d'un ...