LE COLLIER ROUGE

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Les films qui ont traité des ravages de la première guerre mondiale sont légion. Ils rendent généralement compte de manière spectaculaire des combats terribles, souvent depuis les tranchées. Mais peu ont creusé la piste des séquelles morales du conflit… C’est exactement le thème du film de Jean Becker qui va suivre.

Tiré du roman de Jean-Christophe Ruffin, Le collier rouge met face à face un officier magistrat et un héros de la grande guerre en 1919. Le premier doit décider si le second est ou non passible de la cour martiale pour avoir déshonoré le drapeau tricolore. Qu’a réellement fait Jacques Morlac ? Pourquoi l’a-t-il fait ? Quel lien l’unit avec ce chien qui aboie sans cesse devant sa cellule ? Autant de questions auxquelles devra répondre le juge Lantier…

Nicolas Duvauchelle et François Cluzet excellent dans ce film d’époque au fond très moderne puisqu’il explore la piste de la bêtise militaire et de la notion d’héroïsme, tout en réservant une place de choix, comme souvent chez Becker, à un beau personnage féminin ici incarné par l’actrice Sophie Verbeeck…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN JOUR DANS LA VIE DE BILLY LYNN (Que fait-on de nos héros de guerre ? De quelle manière les prépare-t-on au retour à la vie civile et normale ? Questions essentielles posées par Jean Becker et Ang Lee...) ou encore AU REVOIR LA-HAUT (Les survivants de l'enfer des tranchées de 14-18 ont parfois dû affronter presque pire au retour du front. D'autres combats les attendaient...).

Il est des films que l’on va voir parce que l’on sait qu’ils portent la marque de grands réalisateurs. Spectateurs, nous savons alors pouvoir compter sur un savoir-faire, un travail d’artisan, la marque du patrimoine… C’est exactement cela avec l’œuvre de Jean Becker. Sur plus d’un demi-siècle, ce cinéaste sème son parcours de longs métrages qui parlent de l’humain : ses colères, ses travers, ses espoirs et ses moments de grâce aussi…

Le fils de Jacques Becker a fait ses armes sur les plateaux de son père dans Touchez pas au grisbi en 1953. C’est là qu’il découvre sa vocation : être derrière une caméra. Le cinéma de Becker fils s’appuie quasiment toujours sur le texte d’un roman : son auteur-fétiche est Sébastien Japrisot en compagnie duquel il a signé quelques-uns de ses meilleurs films. L’été meurtrier a évidemment créé le mythe Isabelle Adjani en 1983 dans une terrible histoire de vengeance. Aux côtés d’Alain Souchon, Michel Galabru ou Suzanne Flon, François Cluzet y faisait presque ses débuts. Le tandem Becker-Cluzet aura mis 35 ans à se retrouver dans Le collier rouge que vous venez de regarder… Japrisot lui accompagnera de nouveau le cinéaste, cette fois en tant que scénariste, en 1999 dans Les enfants du marais, (tiré d’un roman de Georges Montforez) et en 2001 dans Crime au paradis, (adapté de « La poison » de Sacha Guitry).

Jean Becker aime à voyager dans les détours de l’âme de ses contemporains. Cela donne une œuvre marquée aussi par de beaux portraits d’individus confrontés au doute, à la solitude, au temps qui passe : Albert Dupontel condamné par la maladie dans Deux jours à tuer, Daniel Auteuil retrouvant ses souvenirs d’enfance dans Dialogue avec mon jardinier, ou Gérard Lanvin patient ronchon et misanthrope cloué au lit par une convalescence dans Bon rétablissement… Citons aussi La tête en friche, merveilleux duo Gisèle Casadesus-Gérard Depardieu en 2010 ou encore Elisa, un scénario original, tourné en 1995 avec Depardieu déjà mais aussi Vanessa Paradis dans un de ses meilleurs rôles…

Et ben ça flingue dur dans les critiques ! on se croirait en 14-18 avec les mêmes qui fusillent pour rien. Bah, qu'importe, ce film est un bon moment, sans drame, sans cris, sans haine, hors la guerre. Les acteurs font le job pour nous livrer un film sur l'amour sous plusieurs ...

Ce film propose un sujet fort, avec des personnages qui sortent de l'ordinaire, avec un bon scénario, le tout défendu par d'excellents acteurs. De plus, le film évite la surcharge mélodramatique que certains aspects de l'histoire auraient pu amener. Il est juste dommage que, ...

Critique rédigée en avril 2018 La classe de 3ème fut une année très riche en découvertes (aussi bien cinématographiques que littéraires) pour moi ; entre autres, en cours en français m'a déjà été mentionné Au revoir là-haut (2013) de Pierre Lemaître, par la suite ...