LAST NIGHT IN SOHO

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Une jeune fille venue d’une lointaine campagne vient à Londres pour y étudier la mode. Le jour, elle n’est qu’elle, la nuit alors qu’elle s’endort au son de vieux tubes, elle se découvre un double idéal. « Last night in soho » est une étrangeté britannique d’Edgar Wright sorti en 2021.

On y découvre deux femmes qui sont les reflets l’une de l’autre incarnées par l’apparemment sage néo-zélandaise Thomassin Mc Kenzie et l’américaine prétendument délurée Anya Taylor-Joy. Ainsi que, oh joie, Terence Stamp et, pour son ultime rôle, Diana Rigg.

Ce film horrifique a un entêtant parfum de sixties. D’ailleurs son cœur balance entre notre époque et le swinging London. C’est un film onirique et perturbant sur la double identité qui se double d’une temporalité alternative. Regardez pour deviner qui est qui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES GRIFFES DE LA NUIT DE WES TRAVEN (1984) (Il ne faut surtout pas s'endormir car c'est dans ses cauchemars que l'on rencontre l'effroyable Freddy Krueger, monstre purulent aux ongles rasoirs. Le film fondateur des terreurs nocturnes adolescentes qui pénètrent la réalité.) ou encore DONNIE DARKO DE RICHARD KELLY (2001) (Plongé dans une réalité seconde, le héros du film, un adolescent quelque peu autiste, réinvente le monde à la veille d'un désastre annoncé. Visions macabres, prémonitions, voyage temporel, le film est une belle collection de fantasmes sans qu'on sache quel est le degré de narration.).

Les dames d’abord : la plus célèbre, au charme si particulier, est Anya Taylor-Joy, que le monde entier a découvert dans deux films de M. Night Shyamalan « Split » et « Glass » mais surtout dans la série « Le jeu de la dame » dont elle était la reine des échecs. Thomasin McKenzie, elle, a débuté à 14 ans dans « le Hobbit : la bataille des cinq armées », on l’a aussi vue chez Shyamalan, enfin récemment dans « The power of the dog » de Jane Campion.

Le britannique Edgar Wright est à la manœuvre, revendiquant l’école Polanski et Nicolas Roeg pour cette œuvre dont la beauté onirique se transforme en cauchemar psychotique. La belle idée du double temporel est aussi un prétexte pour visiter un Londres mythologique, celui des années 60, la musique étant le vecteur de translation. De ce point de vue on est gâtés, avec un BO exceptionnelle : Dusty Springfield, Barry Ryan et les Who, sans compter que Taylor-Joy qui a un joli brin de voix a préenregistré le fameux « Downtown » de Petula Clark.

Wright, en adoucissant les effets du gore, crée un univers clinquant et obsessionnel, dominé par la figure des hommes libidineux, dont certains sont de véritables michetons zombies aux visages déformés, comme dans la peinture de Francis Bacon. Le désir sexuel est la défiguration du mal, ce qui donne à ce film d’horreur chic sa singularité. Le cinéaste n’en est pas à son coup d’essai : avec « Shaun of the dead » (2004) et « Le dernier pub avant la fin du monde » (2013), il avait déjà cuisiné le genre à sa façon. Mais avec « Last night in Soho », on est au-delà des épouvantes adolescentes. Grâce à une poupée de cire et une poupée de son.

Citation de Eve Belisle On était moins de 10 dans la salle, et si vous voulez savoir c’était vendredi soir, 18h30. Comment c’est possible qu’un réalisateur comme Edgar Wright prenne moins de 1000 notes la veille de son premier week-end là ou des majors dépassent largement ...

S'il fallait reconnaître à Edgar Wright une qualité, ce serait sa capacité innée à immerger son public dans ses univers, de plus en plus variés au fil de sa filmographie. Last Night in Soho procède de la même manière pour captiver et entraîner. Comme Baby Driver, il ...

Ah ça ! Pour ce qui est du talent, Edgar Wright n’a plus à me convaincre… Plus il enchaine les films et plus il démontre son savoir-faire. Les seules premières minutes de ce Last Night In Soho ont suffi d’ailleurs à me confirmer son haut niveau de maîtrise. Pour ...