LAISSE ALLER, C'EST UNE VALSE

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En 1971, Georges Lautner est en plein âge d’or de sa carrière. Et ce plus précisément depuis que ses  Barbouzes cabots et autre Tonton flingueurs déglingués du ciboulot l’ont révélé au grand public une petite dizaine d’années auparavant. Sortant à l’époque d’un bide  via le très pop et plus sérieux La Route de Salina, Lautner décide de remettre le couvert avec le genre qui a toujours fait son succès : la comédie policière excentrique teinté d’humour noir

On y suit les pérégrinations rocambolesques d’un certain Serge Aubin qui, après trois ans de taule pour vol de bijoux,  enlève son épouse Carla qu’il croit responsable de son emprisonnement. Et qui, de plus, l’a trompé avec un play-boy de passage.  Confiné dans une maison en pleine campagne avec sa femme et un ami voyou, ex camarade de cellule, Serge  va devoir contrer une bande de gangsters qui veulent récupérer le magot.

Dirigeant une fois de plus quelques uns de ses acteurs fétiches comme la sexy Mireille Darc, le simiesque Michel Constantin le ventru Bernard Blier et l’ironique Jean Yanne, alors nouveau venu le temps de ce seul film dans la bande à Lautner, le réalisateur retrouve ce gout parodique des films de gangsters mais  en rehaussant sur ce coup  l’humour vers l’absurde le plus total. Notamment avec cette séquence quasi poétique ou Jean Yanne et Mireille Darc font l’amour en état d’apesanteur. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FRÈRE LE PLUS FUTÉ DE SHERLOCK HOLMES (Le célèbre détective créé par Conan Doyle héros de cette comédie burlesque mis en scène et jouée par Gene Wilder, l'acteur fétiche de Mel Brooks.) ou encore NADA (Un roman de Jean-Patrick Manchette adapté par Claude Chabrol où des anarchistes, planqués dans une maison, sont assiégés par des policiers.).

Les succès des précédents films de Lautner comme Les barbouzes, Les Tontons flingueurs, Ne nous fâchons pas, La Grande sauterelle ou Le Pacha reposaient  en partie sur les dialogues gouailleurs de Michel Audiard. Mais celui ci étant indisponible pour cause de réalisation de son quatrième long métrage - à savoir Le Cri du Cormoran le soir au dessus des jonques -  Lautner fait appel à un jeune scénariste/dialoguiste en herbe pour confectionner le script de Laisse aller … c’est une valse.   Un certain Bertrand Blier qui, trois ans avant de connaitre la consécration avec ses Valseuses, reconnaît que cette histoire abracadabrantesque a quasiment été écrite en presque totale improvisation sur le tournage.

En scrutant à la loupe le casting  de Laisse aller … c’est une valse, on retrouve quelques acteurs alors inconnus en fin de générique. Comme un certain  Coluche dans le rôle d’un patron de bar, la délicieuse Andréa Ferréol dont c’était la première apparition dans un film, trois ans avant sa consécration tous seins dehors  dans La Grande bouffe de Marco Ferreri ou encore Philippe Khorsand dans son premier rôle à l’écran et qui deviendra populaire en devenant un des comédiens  porte bonheur de Jean Michel Ribes via sa série Palace.

Laisse c’est aller … c’est une valse attire à l’époque 1 386 576 spectateurs en salles, faisant du film de Lautner le 22 e plus gros succès du box office français 1971 dominé cette année là par les 12 541 369 entrées des Aristochats, les 7 460 911 entrées des Bidasses en folie de Claude Zidi et des 5 912 404 entrées du Mourir d’aimer d’André Cayatte.

Voilà un film qui fleure bon les années 60/70, avec sa vision du monde des truands, pas trop méchants les truands, et qui flirte allégrement avec la comédie. Un peu dommage cette scène de la ferme qui vire au burlesque et qui vient faire perdre une bonne dose de crédibilité ...

La production cinématographique actuelle étant ce qu'elle est... C'est à dire pas terrible, je profite de cette jachère créative pour fouiller dans le passé. Un film de Lautner au titre improbable, un générique en dessin animé tellement années '70, Jean Yanne, Mireille ...

Un film de Georges Lautner (1971) sur un scénario et des dialogues de Bertrand Blier avec Jean Yanne, Mireille Darc, Bernard Blier et Michel Constantin. Une excellente surprise ! Il s'agit d'une comédie policière complètement déjantée et qui fonctionne parfaitement bien. ...