LA VIEILLE FILLE (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1972
- 84 mn
- Comédie
- France | Italie
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Si les personnages de célibataires désabusées ne sont pas rares au cinéma, les films ayant pour titre La Vieille Fille se comptent sur les doigts d’une main... qui n’aurait que le pouce et l’index. Le premier est signé Edmund Goulding, il a été réalisé en 1939. La vieille fille du film, c’est Bette Davis, of course. Cette actrice admirable qui semble sur le plan amoureux avoir affronté de film en film des vents contraires d’une rare intensité. Mais c’est du second dont nous allons parler, celui que Jean-Pierre Blanc a réalisé en 1971, avec Annie Girardot dans le rôle-titre. 1971, c’est l’année de Mourir d’aimer, un mélo politique un rien démago signé André Cayatte, mais qui allait faire de notre Annie nationale la comédienne préférée des Français. Moins charmante que Deneuve ou Bardot, Annie Girardot permettait en ce temps-là une identification immédiate à nombre de Françaises, d’autant que les rôles qui lui étaient offerts renforçaient cette proximité : elle n’était pas femme fatale ou espionne, plutôt femme au foyer, médecin, prof… Autant dire qu’elle n’avait aucune difficulté à être crédible dans le rôle d’une célibataire allant passer ses vacances seule dans un hôtel des Bouches du Rhône.
Riche idée que celle de lui donner Philippe Noiret comme partenaire. Car Noiret, c’est un peu son alter ego masculin, un homme à qui l’on donnerait volontiers une tape sur l’épaule, qui n’essaie pas de jouer les séducteurs. Ce n’est pas son emploi, comme on dit au théâtre. Annie Girardot et lui s’étaient croisés dix ans plus tôt dans un film oublié de Jean Delannoy, Le Rendez-vous. La Vieille Fille les consacre comme couple de cinéma. Suivent en effet La Mandarine l’année suivante, où ils sont mari et femme. Puis Tendre poulet et sa suite On a volé la cuisse de Jupiter, où De Broca tente de retrouver la pétulance de la screwball comedy des années 30 et 40. Ils partageront enfin l’affiche de Souvenirs souvenirs en 1984, mais sans jamais se croiser…
Grâce à eux, mais aussi au talent de Jean-Pierre Blanc, dont ce fut le premier long métrage, La Vieille Fille est un petit bijou, entre cruauté et tendresse. Un peu comme si Jacques Tati s’était mis en ménage avec Jean-Pierre Mocky. On ne peut pas ne pas penser au réalisateur des Vacances de Monsieur Hulot, ne serait-ce que pour le décor de l’hôtel où se croisent d’improbables personnages. Mais Blanc emprunte également au signataire d’Un drôle de paroissien, tant il, se plaît à croquer avec un art consommé de la caricature les personnages secondaires de cette galerie un rien foldingue. Et le plus incroyable c’est que le mélange est harmonieux. Pas de grumeaux dans la pâte.
Dans le même genre vous pouvez trouver LE RAYON VERT (C'est également l'histoire d'une femme qui passe seule ses vacances à la mer) ou encore LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT (Encore des vacances à la mer, racontées avec une acuité et une tendresse particulières.).