LA PROIE DES VAUTOURS

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Dans la jungle birmane, pendant la seconde guerre mondiale, une poignée d’officiers anglais et américains à la tête de combattants locaux, les Kachin, affrontent les soldats nippons.

Frank Sinatra avec chapeau et bouc joue le professionnel sans état d’âme que pas même les tentations des permissions en Inde ne détourne du devoir. Secondé par Peter Lawford et Richard Johnson, il a pour jeune recrues Steve McQueen et Charles Bronson, au seuil de la gloire. Nous sommes en 1959, les vieux héros sont fatigués, la jeune génération prend du galon.

Le film s’intitule « La proie des vautours », rien à voir, avec l’original « Never so few » qu’on traduire par « jamais si peu » sous-entendus si peu nombreux. C’est le grand John Sturges qui réalise et mon Dieu il y a une vedette féminine pour le repos du guerrier et c’est Gina Lollobridgida. L’Italien et l’Italienne en voyage de guerre et de noces.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AVENTURES EN BIRMANIE DE RAOUL WALSH (1945) (Un des grands classiques du film de jungle avec japonais. Errol Flynn a mis le casque lourd pour une épopée de propagande, livrée à la fin de la guerre par Warner. Il sera suivi de bien d'autres films du même genre, relancés par la guerre du Vietnam qui, à son tour, embrasera les jungles du sud-est asiatique.) ou encore PLATOON DE OLIVER STONE (1986) (Film de patrouille comme son titre l'indique, film de jungle pour l'essentiel de son action, avec, pendant la guerre du Vietnam des GI's confronté aux embuscades provoquées par un ennemi quasi invisible. Stone livre un des trois grands films sur cet interminable défaite américaine (Apocalypse now, Deer Hunter).).

Le Kachin où est supposé se dérouler l’action est un Etat au nord de la Birmanie, frontalier de la Chine, au pied de l’Himalaya. Evidemment entre la guerre en studio, les transparences en Inde, et les stocks shots de parachutages, le film est encore victime d’une ancienne politique des studios qui le date un peu. Mais si la love story traîne un peu en langueur, les séquences de combat valent le déplacement, surtout l’attaque de l’aéroport.

Frank Sinatra joue candidement le criminel de guerre dans cette « Proie des vautours » où, quand même, il fait fusiller des prisonniers. C’est à la fois choquant et intrigant. Choquant parce qu’Hollywood fait rarement l’apologie des représailles, entretenant le mythe d’une guerre propre. Intrigant parce que la propagande assume son côté oeil pour oeil, à une époque où les premiers soldats américains tombent au Vietnam.

Sinatra voulait s’entourer de son groupe de copain habituel : le fameux « rat pack ». Peter Lawford est là et Sammy Davis Jr était distribué dans un second rôle. Mais après que Sammy ait dit à la radio qu’il était meilleur chanteur que Frankie, ce fut la brouille. Et Steve Mc Queen, déjà célèbre à la télévision, pour la série « Au nom de la loi » le remplaça. Sturges voulait faire mourir Frankie à la fin mais Sol Siegel, le producteur MGM, s’y opposa. Bronson et Mc Queen allaient se retrouver dans le film suivant de John Sturges « La grande évasion » et là ce fut le cas de le dire.

Tous les films avec Sinatra, je les ai toujours abordé avec au départ une petite réticence du fait que je n'aime pas ce gars, ni comme acteur, ni comme bonhomme et l'image qu'il représente. Mais il faut reconnaître qu'il a eu la chance de jouer dans quelques bons films. Ici, ...