LA FOLIE DES GRANDEURS

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« Il est l’or, Monsignor », cette réplique rentrée dans la langage commun vient tout droit de La folie des grandeurs de Gérard Oury. Le film est une adaptation franchement libre de Ruy Blas de Victor Hugo qui met en scène le duo inédit à l’époque Louis de Funès et Yves Montand, accompagné de la brillante Alice Sapritch.

Dans cette histoire, Don Salluste profite de ses fonctions de ministre des Finances du roi d'Espagne pour raqueter le peuple. Mais la Reine qui le déteste réussit à le chasser de la cour. Ivre de vengeance, il décide de la compromettre. Accompagné de son valet, Blaze, transi d'amour pour la souveraine, il va se lancer dans un complot. Malheureusement pour lui, les quiproquos ne vont faire que s’enchainer.

Sorti en 1971, le film a bénéficié d'un important budget de 18 millions de francs, qui lui a permis d’être tourné en Espagne et en France, notamment dans le somptueux palais de l'Alhambra de Grenade. A noter que la musique du film est composée par Michel Polnareff qui y parodie les bandes originales des « westerns spaghettis » de l'époque.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RUY BLAS DE PIERRE BILLON (Il s'agit de l'adaptation du même roman de Victor Hugo mais sur un ton bien plus dramatique.) ou encore QUASIMODO D'EL PARIS DE PATRICK TIMSIT (Comme La folie des grandeurs, Quasimodo d'El Paris est une adaptation décalée d'une oeuvre de Victor Hugo).

L’idée d’adapter le drame romantique Ruy Blas de Victor Hugo en pièce comique vient de Gérard Oury lui-même. Petit retour en arrière. En 1960, Gérard Oury débute son activité de réalisateur en tournant La Main chaude et La Menace, et termine sa carrière de comédien de théâtre sur un rôle prestigieux puisque le metteur en scène Raymond Rouleau fait appel à lui pour interpréter don Salluste dans Ruy Blas à la Comédie-Française. La pièce est un succès et c’est là que le metteur en scène à l’idée de la tournée en comédie car selon lui la trame lui apparaît comme « un sujet de comédie formidable, avec des chausse-trapes, des portes qui s’ouvraient et se refermaient, donnant un arsenal comique digne de Feydeau ».

Après l’immense succès du Corniaud puis de La Grande Vadrouille, Gérard Oury souhaite mettre en scène cette adaptation avec son duo comique préféré : Louis de Funès et Bourvil. Et les deux comédiens sont très enthousiaste à cette idée. Cependant, le cinéaste souhaite d’abord réalisé le film Le Cerveau. Sur le tournage, il parle avec Bourvil, au casting aux côtés du jeune Jean-Paul Belmondo, de son rôle de Blaze. Mais la mort du comédien chanteur en 1970 va obliger la production à trouver un nouveau comédien pour le rôle. Et de ce fait, il n’y aura jamais eu de 3e film mettant en scène le duo si apprécié du public français.

Dans le film documentaire La Folle Heure des grandis, Gérard Oury et Danièle Thompson précisent que l'idée de donner le rôle de Blaze à Yves Montand leur fut suggérée, lors d'une soirée mondaine, par Simone Signoret, épouse de l'acteur. D'abord circonspects, ils réécrivent complètement l'adaptation en fonction de la différence de personnalité des deux acteurs successivement prévus pour incarner le personnage de Blaze. Ainsi si le Blaze de Bourvil devait se rapprocher d’un Sganarelle, celui de Montand sera plus proche de Scapin. En 1971 à sa sortie, La Folie des grandeurs attire plus de 5 millions de spectateurs, un très bon résultat cependant inférieur au Corniaud et à La grande vadrouille.

C'est un film que je ne peux pas critiquer objectivement. Le but n'est d'ailleurs pas de vous convaincre que c'est un grand film, mais juste d'expliquer pourquoi c'est mon préféré. Non seulement pour tous ceux qui me regardent bizarrement quand je leur dit ça mais aussi pour ...

On oublie souvent que cette comédie endiablée de Gérard Oury est une parodie de "Ruy Blas", drame romantique de Victor Hugo, repensé en fonction du tandem Bourvil-Louis De Funès. On sait que le décès de Bourvil obligea Oury et sa fille scénariste Danièle Thompson ...

On ne présente plus Don Salluste, le détestable et tyrannique "ministre des finances" du roi d'Espagne, parcourant les villages afin de soutirer le moindre sou ou les moindres récoltes des villageois dans le but de s'enrichir personnellement. Malheureusement pour lui, à la ...