LA BELLE EPOQUE

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Après son premier long métrage, Monsieur et Madame Adelman, Nicolas Bedos remet en 2019 le couvert avec pour ambition de renouer avec le cinéma français populaire des années 70 qui reposait sur des idées simples et des acteurs mémorables. Soit ici une comédie romantique mâtinée de science-fiction, prétexte à commenter l’inconfort de l’époque contemporaine.

Daniel Auteuil joue Victor, un dessinateur forcé à une retraite anticipée pour cause de disparition de la presse papier. Un jour, il rencontre un entrepreneur qui propose à ses clients fortunés de les plonger dans l’époque de leur choix grâce à une reconstitution sophistiquée. Victor choisit de revivre l’époque où il est tombé amoureux de sa femme quarante ans plus tôt.

Le script joue habilement du contraste des époques pour relancer une série de sensations oubliées, peser le pour et le contre, et donner à voir une société où tous les aspects de la vie sont appelés à être mis en scène d’une façon ou d’une autre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IL ÉTAIT TEMPS (Même principe d'un homme qui utilise sa capacité à remonter le temps pour séduire une femme qu'il finira par épouser.) ou encore TRUMAN SHOW (Pour sa reconstitution d'un environnement complexe sous la supervision d'un metteur en scène démiurge.).

Nicolas Bedos a développé l’idée de La belle époque à partir d’une image qui lui est venue d’un homme vieillissant et frustré, lequel se dispute avec sa femme parce qu’il se sent dépassé par son époque, et qui finit par se réfugier dans une pièce intégralement constituée de souvenirs des années 70, une sorte de sanctuaire rassurant et régressif qu’il s’est construit pour fuir le présent. S’inspirant de fictions comme Truman show ou la série Westworld, Bedos a ensuite imaginé un entrepreneur spécialisé dans la reconstitution sur mesure d’univers temporels précis à l’usage de commanditaires nostalgiques.

Le fait que les univers sont créés de toutes pièces par une équipe de techniciens spécialisés permettait à Bedos de faire le lien avec le cinéma, fabriqué de la même façon artisanale par des costumiers, décorateurs, machinos, comédiens et figurants. Le tout sous la direction d’un metteur en scène. Le fait de n’avoir pas eu besoin de jouer a libéré Nicolas Bedos qui a eu toute latitude pour se concentrer sur l’aspect technique de la réalisation. Le choix de Daniel Auteuil s’est imposé d’emblée, le rôle étant construit comme un mélange de drame et de comédie, deux registres que l’acteur maîtrise parfaitement, passant de l’un à l’autre sans effort. 

Pour faire la différence entre le présent et le passé reconstitué, Nicolas Bedos a déterminé un certain nombre de choix. Le présent serait tourné caméra à l’épaule, tandis que le passé serait filmé avec des mouvements de caméra amples et confortables pour exprimer le bien-être du personnage. Un système d’éclairage permettait également de changer d’atmosphère pour passer du jour à la nuit ou de la joie à la tristesse en très peu de temps. Dans le café du film, un piano servait d’élément de décor, et Nicolas Bedos en jouait pendant les pauses, et c’est à l’occasion de celles-ci qu’il a composé deux thèmes du film. Le reste a été écrit par la violoncelliste Anne-Sophie Versnaeyen, qui avait déjà travaillé sur Monsieur et Madame Adelman.

Personnellement, je ne sais rien de Nicolas Bedos (fils de... ?), même si j'ai cru comprendre qu'il s'agit de quelqu'un qui n'a pas très bonne réputation. Pourtant, à voir son "La Belle Epoque", j'ai tendance à penser plein de bonnes choses de lui : d'abord parce que le scénario ...

Film sur l’écriture, la mise en scène et la manipulation, La Belle Époque est malin à plus d’un titre. Nicolas Bedos a par exemple eu la bonne idée de ne pas y jouer, conscient de la détestation épidermique dont il peut faire l’objet, préférant déguiser son personnage ...

Entre Nicolas Bedos et moi, le courant n'est jamais réellement passé. Si je l'avais trouvé pas mal dans des films comme Populaire ou Amour et Turbulences, où il ne faisait que l'acteur, sans s'être autrement plus investi dans le projet, son rôle de pseudo sniper, ses chroniques ...