L'ATTENTAT

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Cette adaptation par Ziad Doueiri d’un roman de Yasmina Khadra, prix des Libraires en 2006 et traduit dans 40 langues, est un choc, un vrai. Avec L'Attentat, le réalisateur de West Beyrouth plonge au coeur le plus intime du conflit israélo-palestinien. Il suit Amine, chirurgien arabe réputé de nationalité israélienne exerçant à Tel-Aviv, dont la femme, palestinienne, vient de commettre un attentat kamikaze dans un restaurant. Amine est incapable de considérer son épouse comme une meurtrière, il veut comprendre et se rend à Naplouse, en Palestine, dans sa famille, pour essayer de comprendre.
A chaque instant, son horreur, ses doutes, sa prise de conscience sont les nôtres, et jamais le cinéaste libanais ne traite le contexte politique avec le moindre manichéisme. Pas de parti pris idéologique, de propagande, mais pas d'angélisme non plus sur la situation inextricable entre les deux peuples. Il réussit à la fois un grand thriller politique, solide en termes d'action, tendu à l'extrême, et un grand film sur le couple, où l'autre, finalement, même si on l'aime profondément, peut rester une énigme, un étranger.
Le tout avec une photo superbe, et une beauté documentaire où éclatent les contrastes entre Tel-Aviv et Naplouse. Si on est captivé, c’est aussi grâce à Ali Suliman, lui-même arabe israélien, qui est un Amine bouleversant, s'interrogeant sur son propre parcours et sa trahison envers ses racines. Un film impressionnant d'humanité à découvrir sans tarder. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES CITRONNIERS (Réflexion politique et leçon humaine, Les Citronniers, écrit par une scénariste palestinienne et réalisé par un cinéaste israélien, est une métaphore pacifique du conflit israélo-palestinien, et un beau drame lumineux porté par des actrices remarquables.) ou encore HÉRITAGE DE HIAM ABBAS (Pour sa première réalisation, l'actrice Hiam Abbas réussit le tableau sensible, chaleureux et douloureux, en un mot humain, d'une famille et de la société arabo-israélienne).

Il fallait du courage pour réaliser un tel film. Malgré les difficultés, Ziad Doueiri a tourné en Israël et en Cisjordanie, à Naplouse, car il tenait à respecter l’authenticité des lieux. Pendant les onze mois de repérage et de tournage, il est passé toutes les semaine de Tel-Aviv à Naplouse, avec, à chaque fois, des problèmes aux check-points. A Tel-Aviv, son équipe était composée d’Israéliens et de Palestiniens. A Naplouse, elle était européenne et palestinienne. Seuls trois Juifs israéliens prirent le risque de traverser la frontière avec eux. Une expérience forte.
L'acteur principal, Ali Suliman, est lui-même arabe israélien. Raymonde Amsellem qui interprète sa femme est israélienne juive, d’origine marocaine. Doueiri essaya pourtant de trouver une actrice arabe, contactant quinze actrices palestiniennes (vivant en Palestine, en Israël ou ailleurs. Elles refusèrent toutes. Non pas pour des raisons politiques car le sujet les intéressait, mais, petite consolation, à cause des scènes de... nudité !
Triste preuve que le courage d'un cinéaste ne suffit pas pour faire avancer la cause progressiste : L'Attentat a été boycotté et interdit de diffusion par les vingt-deux pays de la Ligue arabe, dont le Liban, la terre natale de Doueiri.  

L’Attentat, du réalisateur libanais Ziad Doueiri, est une adaptation du livre du même nom de Yasmina Kadhra. Le film transporte le public entre Tel-Aviv et Naplouse, au cœur des tensions entre juifs et arabes. Le spectateur suit Amine Jaafari (Ali Suliman), un arabe de nationalité ...

Un film poignant dont on ne sort pas indemne. Pourquoi?, c'est la question qui motive la quête d'Amine.Une réponse qui le délivrerait de sa culpabilité, mais peut on se libérer d'un tel acte? La violence est telle qu'elle ravage tout sur son chemin et surtout des vies, des ...

Etant une grande lectrice de Yasmina Khadra, il était tout simplement impensable que l'adaptation de son premier roman sorte sans que j'aille la voir en salle. En plus avec Ali Suliman (Les Citronniers, Mensonge d'état) dans le rôle d'Amine, le médecin arabe couvert de gloire ...