KIDS RETURN

en VOD

Kids Return marque un moment particulier dans la vie de Takeshi Kitano.  Cette oeuvre signe son retour au cinéma après un très grave accident de scooter à l’été 1994 qui a failli lui coûter la vie et lui a laissé de graves séquelles.« Certains croyaient que j’étais fini que je ne pourrais plus jamais revenir à la télévision et encore moins au cinéma. C’était ma revanche », se souvient-il.

A l’époque, Kitano a déjà réalisé Sonatine et Getting any ? et il se remet donc au travail avec cette histoire centrée sur deux ados peu passionnés par les études qui vont se tourner l’un vers la boxe, l’autre vers des yakusas, les mafieux japonais.

Sur une musique de Joe Hisaishi, le fidèle collaborateur de Miyazaki et qui signera la partition de son Eté de Kikujiro, le réalisateur livre une chronique douce-amère sur les rêves de réussite et d’intégration sociale. Le film récoltera une bonne douzaine de récompenses dans divers festivals dont le prix du meilleur film à Yokohama. Une belle remise en selle pour le cinéaste !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MILLION DOLLAR BABY (L'ascension d'une jeune championne formée dans une modeste salle de boxe) ou encore KIZZU RITAN : SAIKAI NO TOKI (Ce film sorti au Japon en 2013, réalisé par Hiroshi Shimizu, est une suite de KIDS RETURN (interprétée par des comédiens différents) qui imagine ce que sont devenus les deux héros dix ans plus tard.).

« A l’origine d’un film il y a toujours une image » dit Kitano. Pour Kids Return c’était celle de deux adolescents sur un même vélo dans une cour d’école que montre du doigt le professeur derrière la vitre. Ce point de départ est d’autant plus intéressant, et sans vouloir faire d’analyse à deux sous, quand on sait donc que le cinéaste se remettait à peine d’un accident de deux roues. Kitano fait lui-même le lien : à propos de ce moment où Masaru demande à Shinji sur la bicyclette, s’il pense que pour eux tout est fichu, le cinéaste raconte qu’il s’est posé la même question quand il était convalescent. « 60 à 70% de moi-même pensait que je ne ferais plus rien et pour le reste je me disais que je n’avais même pas débuté ».

Fan de boxe, Kitano regarde régulièrement des combats à la télévision. Pour autant, il ne voulait pas donner une image séduisante de ce sport dans Kids Return. Il tenait à montrer que la violence est terrible, laide, qu’elle est bien différente de ce qu’on voit en général à l’écran.  La salle d’entrainement a été créée de toutes pièces pour le film. « Dans la réalité les choses sont bien pires, commente le cinéaste. Des entraîneurs officiels seraient sans doute horrifiés par certaines choses que je montre mais j’ai fréquenté une salle de boxe pendant une courte période quand j’étais jeune et j’ai été témoin de pratiques comme les coups de coudes ou ces produits amincissants administrés aux débutants. C’est un univers plein de trucs pas nets. »

Le récit de Kids Return fonctionne d’une manière particulière avec, par exemple, ces plans des deux comiques de stand up faisant leur numéro sur scène. Kitano rappelle qu’il a une formation d’ingénieur et c’est peut-être pour cela qu’il n’a pas eu de mal à organiser la structure du film. Quand il conçoit les scènes il s’arrange pour se donner un maximum de liberté pour les organiser et les enchaîner de façon créative. Il fait d’ailleurs le montage pendant le tournage même. Monter lui ouvre des perspectives. Cela dit, pour Kids Return, ce n’est pas exactement ce qui s’est passé car son montage devait aussi compenser l’inexpérience des deux jeunes comédiens principaux et les maladresses dans leur jeu, si bien qu’il s’en tenait assez strictement au scénario.

Du haut d’un vélo dans la cour de leur bahut, ça vivote, ça frappe du premier de la classe pour se payer des cigarettes ou mater des films pour adultes. Vivre de l’air du temps en somme, sécher pour des digressions qui sont autres. Kitano, à travers le destin de trois ...

Kids Return est un vrai film sur les "Hamidashimono". Ce terme signifie littéralement "celui qui sort/déborde du lot", et vise les marginaux de la société, particulièrement vus comme des gênes dans une société aussi carrée que celle du Japon où tout le monde essaye de ...

Ce qui est flagrant pour qui a revu récemment des films comme Zatoichi (malgré toute la sympathie que je lui porte) ou Achille et la Tortue (…) — là j’occulte volontairement les délires du genre Takeshi’s ou Glory to the Filmmaker !, et qui revoit un film de la période ...