JOHN DELOREAN, L'HOMME AUX MILLE FACETTES

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En devenant la voiture de Doc dans le film Retour vers le futur, la DeLorean DMC-12 avec ses deux portes-papillons a accédé à l’immortalité. Ce véhicule commercialisé au début des années 1980 reste également attaché à un étonnant personnage : John DeLorean auquel ce documentaire est consacré.

« Winner et loser » ainsi pourrait être résumée grossièrement l’existence de cet ingénieur en automobile qui après avoir lancé la Pontiac GTO dans les années 60 et fait une carrière brillante chez General Motors et lance sa propre marque de voitures. En fait, seule sera fabriquée la fameuse DMC-12, voiture de sport aux lignes contemporaines destinées aux masses.

La suite de l’histoire est digne des biopics comme en raffole Hollywood, le puissant entrepreneur qui a épousé une top-model traverse d’énormes difficultés financières, se fait arrêter pour trafic de drogue, perd sa fortune et voit sa famille brisée… Visionnaire ou escroc ? Ce portrait tente de cerner sa personnalité en s’appuyant sur des images d’archives, des interviews et des scènes jouées avec Alec Baldwin dans le rôle de John DeLorean.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DELOREAN (Un portrait de John DeLorean au moment où était lancée la production de la DMC-12 dans une usine en Irlande) ou encore TUCKER (L'histoire d'un jeune ingénieur déterminé à faire produire l'automobile qu'il a conçue).

Quand Don Argott et Sheena M. Joyce, qui avaient signé The Art of The Steal, un documentaire sur la fameuse collection de peintures d’Albert Barnes, ont été contactés au départ, il s’agissait de faire un documentaire assez classique sur John DeLorean en parallèle d’une fiction qui devait se tourner. Ce projet de fiction a été abandonné. Les réalisateurs se sont alors pris à imaginer librement un doc qui inclurait des séquences jouées mais aussi les making of de ces scènes. Don Argott explique que ces moments visent à souligner la dimension cinématographique de la vie du personnage. De plus, les réflexions et les interrogations d’Alec Baldwin sur DeLorean apportent un éclairage complémentaire. 

D’une certaine manière, DeLorean a mené sa vie comme si c’était un film. « L'image était tout pour lui », confirme Don Argott. Convaincu du pouvoir du marketing, il cultivait soigneusement son look de play-boy et a eu recours très tôt à la chirurgie plastique pour remodeler sa mâchoire. Il a fait la une de nombreux magazines et en 1981 un documentaire coréalisé par D.A.Pennebaker, un cinéaste de renom, lui a été consacré. A la sortie de Retour vers le futur, il n’avait pas manqué d’appeler le réalisateur Robert Zemeckis et le scénariste Bob Gale pour les féliciter du choix de la voiture…

John DeLorean est mort dans une modeste petite maison en 2005 mais, de son vivant déjà, il était régulièrement question que Hollywood raconte son incroyable histoire d’ascension et de chute. A l’époque, l’intéressé avait lui-même appelé un jour Alec Baldwin pour lui dire qu’il souhaitait que ce soit lui qui l’incarne à l’écran. Un appel resté sans suite. Cristina Ferrare, une des ex-femmes de John DeLorean, quant à elle, n’a pas souhaité apparaître dans le documentaire, en dehors des archives. Elle a cependant accepté de collaborer au film et s’est notamment entretenue avec Morena Baccharin qui l’interprète ici. Signalons par ailleurs qu’en 2018, une fiction intitulée Driven a finalement été tournée avec Lee Pace dans le rôle de John DeLorean.