JACQUOT DE NANTES en VOD
- De
- 1991
- 114 mn
Jacques Demy naît à Nantes en 1931. Son père est garagiste, sa mère est coiffeuse. C’est une famille modeste, mais heureuse. Jacques adore aller au cinéma. Et il aime laisser vagabonder son imagination. Adolescent, il obtient de ses parents qu’ils lui achètent une caméra. Dès lors il se met à confectionner de petits films d’animation, qui vont lui permettre de se tourner plus...
- Politique / Histoire
- France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Jacquot de Nantes est une vibrante évocation de l’enfance et de l’adolescence de l’un des cinéastes les plus marquants de sa génération, le futur signataire des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort, Jacques Demy. Filmé le plus souvent en noir et blanc, cette chronique du temps jadis, qui s’étale du mitan des années 30 à celui des années 50 n’est pas sans rappeler tant de films anciens qui ressuscitent le quotidien de nos parents ou de nos grands-parents. Un quotidien souvent matériellement plus chiche mais parfois empreint d’une certaine idée du bonheur. Et c’est bien ce qui ressort de Jacquot de Nantes, une éclatante harmonie familiale, lovée au fond d’une cour dans un vieux quartier de la ville. C’est à peine si les fracas de la guerre, qui n’épargna pas Nantes, ou les premiers émois amoureux de notre héros en culottes courtes, ébrèchent cette douceur de vivre.
Il est vrai que l’ambition du film n’est pas seulement de redonner vie à une époque évanouie, exercice dont Varda s’est au demeurant toujours méfiée. Mais bien de tisser un lien entre la vie du petit Jacques et ses films. Rien a priori ne pouvait sembler moins autobiographiques que les comédies musicales, les contes de fées qui portent sa marque. Et pourtant ce sont bien sur des rêves d’enfant que ces films sont bâtis. Et Agnès Varda d’intercaler des extraits significatifs des films de Demy. Le garagiste des Parapluies de Cherbourg n’est-il pas un alter ego du père du cinéaste ? Et la recette du gâteau de Peau d’âne ne lui vient-elle pas de sa mère ?
Mais le film possède en sus une troisième dimension, qui n’a plus rien à voir avec la fiction. Agnès Varda a en effet filmé Demy, qui rappelons-le était également le compagnon de toute une vie, alors que ce dernier vivait ses derniers jours. Très probablement partagé entre l’émotion de la résurrection de son enfance et la douleur de devoir bientôt quitter ceux qu’il aime, Demy ne dit rien, ou presque. Mais sur son visage, très souvent filmé en très gros plan, transparait à la fois toute la douceur et toute la tristesse du monde. D’un monde qu’il quitte sur la pointe des pieds…
Dans le même genre vous pouvez trouver ED WOOD (C'est une autre biopic d'un metteur en scène bricoleur et passionné) ou encore RENOIR (Il nous montre par quel chemin inattendu un jeune homme devient un cinéaste de génie).