HUNGER

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Présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes dans le cadre de la section Un certain regard, Hunger, le film du cinéaste britannique Steve McQueen y a remporté l’une des récompenses les plus prestigieuses, la Caméra d’Or, décernée au Meilleur premier film, toutes sections confondues.. Récompense d’autant plus remarquable que cette année-là le jury de cette Caméra d’Or était présidé par un cinéaste français aussi singulier qu’exigeant et iconoclaste, en la personne de Brunot  Dumont. Coup d’essai, coup de maître pour un débutant au cinéma mais vidéaste célébré depuis le milieu des années 90.

L’action du film se déroule en Irlande du Nord, en 1981, et montre le quotidien des prisonniers politiques de l’Armée républicaine irlandaise provisoire (l’IRA) alors qu’ils viennent de déclencher une grève de l’hygiène dans la prison de Maze en Irlande du Nord. Leur but est de faire reconnaître par le gouvernement britannique leur statut de détenu politique. Le mouvement se durcit un pu plus quand leur leader, Bobby Sands, décide de se mettre également en grève de la faim.

« J’ai voulu, a expliqué Steve McQueen, transmettre dans mon film ce qu’aucun livre et aucune archive ne révèle jamais : la dimension à la fois ordinaire et extraordinaire de la vie carcérale ».  Le cinéaste insiste également sur la conception du corps comme champs de bataille politique, comme la dernière ressource de la contestation radicale.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VENT SE LEVE (Avec ce film, Ken Loach revient sur la genèse de l'IRA) ou encore LES EVADES DE MAZE (Stephen Burke raconte la tentative d'évasion de la prison de Maze par des détenus politiques appartenant à l'IRA).

Steve McQueen n’est pas un connu quand avec Hunger, il réalise son premier film. C’est dans l’univers de l’art contemporain qu’il s’est d’abord rendu célèbre. Né à Londres en 1969, il a étudié aux Etats-Unis notamment et il a vu ses œuvres de plasticien exposées dans les musées les plus prestigieux du monde entier depuis le Guggenheim jusqu’au Centre Pompidou. Depuis l’origine, ses créations mêlent l’art et les prises de position comme cette planche de timbres représentant des morts de la guerre d’Irak aux côtés du profil de la Reine d’ Angleterre.

Steve McQueen a très volontairement scindé son film en trois parties distinctes. Dans la première, de longs plans-séquences presque silencieux détaille le quotidien éprouvant des prisonniers et de leurs gardiens au rythme des fouilles, des sévices, des rondes et des humiliations, le tout sur fond de violence mécanique. Puis, comme le raconte le cinéaste, il fallait qu’ensuite survienne une avalanche de dialogues en forme de rupture radicale. Un affrontement verbal comme une finale de Wimbledon.

Quant à la troisième et ultime partie du film, elle permet au cinéaste d’approfondir son discours sur ce corps politique qui devient le dernier refuge de l’engagement. Le corps devient alors l’arme suprême, l’instrument de tous les fanatismes aussi bien que la condition même de la liberté. C’est ce paradoxe qui n’en finit pas d’être actuel que Steve McQueen met en avant jusqu’à la dernière image d’un film qui est véritablement politique au sens plein du terme.

Quand on pense Steve McQueen, on pense généralement à cet acteur de renom des années 50-60 et passionné de grosses cylindrées. Mais ce n'est pas de celui ci dont il est question ici. Ici on ne parle pas de voitures ou d'explosions mais d'un combat. Un combat qui dura longtemps ...

Ce film est extraordinaire au sens littéral du terme. Il s'agit là d'une histoire vraie, celle de l'action menée (une grève de la faim) par quelques prisonniers politiques de l'IRA refusant leur statut de prisonniers de droit commun, ce qui légitime le parti pris du réalisateur ...

Moi, quand on me dit Steve McQueen, je pense immédiatement à une poursuite en moto, aussitôt des images de La Grande évasion me reviennent, etc. Mais non, là il s'agit d'un autre Steve McQueen, un homonyme réalisateur qui à part le nom n'a rien à voir avec le défunt acteur. ...