HIGH-RISE

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"Je voulais que High Rise soit un film insolent et drôle, bien sûr, mais aussi choquant afin de marquer les esprits", déclare le réalisateur britannique Ben Wheatley qui ajoute qu’il a voulu avec ce film "ombiner expérimentation formelle et intensité émotionnelle". Sans nul doute le cinéaste a réussi son coup.

Inspiré d’un roman réputé inadaptable de J.G Ballard, High Rise nous plonge dans l’univers  rétro-futuriste d’une tour d’habitation où vient d’emménager le jeune docteur Laing. A peine installé, le nouvel arrivant découvre les rivalités entre occupants des étages inférieurs et ceux des étages élevés. Les rapports sociaux se durcissent et l’immeuble va sombrer insensiblement dans un déchaînement furieux de violences en tous genres.

Tom Hiddleston, alias Loki dans la saga Thor mais aussi Adam dans Only Lovers Left Alive de Jarmush, campe ce médecin qui se défait peu à peu de ses bonnes manières. Sienna Miller, aussi brune que dans American Sniper, incarne sa mystérieuse voisine Charlotte, tandis qu’Elisabeth Moss de la série Mad Men joue les mères de famille patientes. Quant à Jeremy Irons, dans la peau d’un architecte inquiétant, il retrouve Tom Hiddleston son partenaire de The Hollow Crown une production de la BBC d’après Shakespeare.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE LOBSTER (Un récit d'anticipation organisé autour d'une dystopie) ou encore CRASH ! (L'adaptation d'un autre roman de J. G. Ballard qui fait partie de sa trilogie du béton).

High Rise n’aurait pas vu le jour sans la volonté de fer du producteur Jeremy Thomas qui a souhaité adapter I.G.H., le roman visionnaire de Ballard dès sa parution en 1975. Mort en 2009, J.G Ballard est un auteur marquant de la littérature postmoderne. En 1984, Spielberg avait porté à l’écran son Empire du Soleil, en partie inspiré de ses souvenirs d’enfance en Chine. A son tour David Cronenberg avait ensuite adapté Crash. Ce film troublant mettait en scène des thèmes présents dans High Rise : l’impact de la technologie sur la psychologie humaine, le dérèglement social, la violence, l’érotisme…

Ballard a été très marqué par le surréalisme et la psychanalyse et dès les premières minutes de High Rise on sait que l’inconscient sera une des pistes du récit quand on voit dans les mains d’un personnage un ouvrage de Freud. Plus tard, sur un mur, l’affiche de Morgan réalisé en 1966 par Karel Reisz est un autre indice, puisque cette réalisation racontait le basculement d’un homme dans la folie. Les images de High Rise invitent aussi à penser à UN film-phare des années 70, l’Orange Mécanique de Kubrick qui confrontait pareillement le chaos des comportements et des pulsions libérées avec la géométrie de l’architecture et des cadres. La bande-son est tout aussi fignolée. Citons juste en guise de clin d’oeil  ses deux versions du SOS d’Abba datant de 1975 (année de sortie du roman donc) : l’une de Portishead, l’autre de Clint Mansell, le compositeur de la B.O.

L’univers de la tour des années 70 a été recomposé en Irlande du Nord, à Belfast, et en particulier à Bangor. Les appartements ont été installés au Bangor Leisure Centre, un bâtiment de 1970 dans le pur style brutaliste, qui privilégiait le béton brut. Le jardin suspendu du personnage de Jeremy Irons a été filmé, quant à lui, dans le parc du château de Bangor Castle dessiné au XIXè siècle. Au-delà des lieux, tous les accessoires et costumes ont été minutieusement créés dans un esprit 70. "Ce film est bien plus précis que ceux nous avons faits jusqu’ici," revendique le réalisateur Ben Wheatley, qui a fait le montage de High Rise avec sa femme Amy Jump, laquelle a également écrit le scénario.

Ben Wheatley est le fils prodige du cinéma britannique, qui s'est très vite imposé comme un petit génie à suivre de près après son deuxième film , le brillant Kill List. Depuis, il tente de trouver sa voie dans un cinéma retors et subversif essayant un peu trop de réitérer ...

Film vu lors de la cinexpérience #16. Une claque dans la gueule, une bonne grosse claque dans la gueule voilà ce que l'on resent à la suite du visionnage de High Rise, la dernière fois que j'avais ressenti cela c'était pour Requiem for a Dream, film que j’adule particulièrement. Il ...

Adapté du roman éponyme de l'écrivain britannique J. G. Ballard sorti dans les années 70, High Rise est une histoire qui a tout pour plaire aujourd'hui. Sorte de dystopie en huis-clos, les spectateurs vont assister à l’effondrement des codes sociaux et moraux au sein d’une ...