HERE - LES PLUS BELLES ANNÉES DE NOTRE VIE

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Pour réalisateur de Retour vers le futur, le cinéma est décidément la plus belle des machines à explorer le temps. Here, les plus belles années de notre vie ne se prive pas de faire des aller-retour entre diverses époques et se paie même le luxe de remonter un court instant à l’ère des dinosaures.

« Le temps file » comme le répètent des personnages de Here et les moments de vie se succèdent à une cadence soutenue, mais Zemeckis réussit le tour de force de figer totalement sa caméra et de s’en tenir à un unique plan fixe qui cadre le même espace : le salon d’une maison toute simple. Les habitants du lieu, de générations en générations,  vont y vivre petits bonheurs du quotidien ou coups durs de l’existence.

Comment résister au plaisir douillet d’une saga ? Se laisser porter par le fil du temps et voir les années s’écouler avec, à chaque époque, des nouveautés, des changements mais aussi des effets d’écho. Here s’inscrit dans cette veine tout en introduisant une dimension quasi ludique, Au récit linéaire classique, le scénario substitue un parcours qui circule entre les décennies, voire les siècles. On reconstitue le puzzle en associant les situations les unes aux autres. A chaque fenêtre qui s’ouvre dans l’image, par un jeu très graphique de split-screen, une surprise nous attend : quelle famille va apparaître ? Va-t- on quitter les années 60 ?

Here déroule une histoire typiquement américaine mais, très vite, elle atteint une dimension universelle. L’écrin formé par cette pièce qu’on ne quitte jamais s’ouvre sur toute une palette d’émotions humaines. Les séquences s’enchaînent comme un album de famille qu’on feuillette et de voir Robin Wright et Tom Hanks, vieillir ou rajeunir, à des moments clés ou banals de leur existence, les rend encore plus proches.

Here s’inscrit dans une démarche tout à la fois poétique et narrative. Si la dispersion des époques, des cultures et des familles contribue à une attention portée à ce qui d’ordinaire apparaît insignifiant – les actions du quotidien, que le cinéaste et poète nous ...

Robert Zemeckis était porté disparu au cinéma depuis 2018, soit une éternité au regard de la mémoire de plus en plus courte du public.Les bouillons critiques et publics injustes subis par Bienvenue à Marwenn, Alliés, The Walk et Flight n'ont pas aidé non plus, il faut ...

Alors qu’il semblait définitivement perdu, aigri par ses échecs et résolu à répondre à d’embarrassantes commandes pour l’ogre Disney, le nouveau film de Zemeckis le voit renouer avec cette fibre expérimentale qui aura caractérisé sa carrière. Chercheur insatiable ...