HENRI

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Doublement césarisée en 2005 pour son premier long métrage, Quand la mer monte, Yolande Moreau repasse derrière la caméra neuf ans plus tard avec Henri, un film très poétique qu’elle a tourné dans son pays natal, la Belgique, et qui a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes en mai 2013.

Avec les personnages de cette tragi-comédie, Yolande Moreau se penche sur la solitude des êtres, et raconte comment le mal de vivre d’Henri l’Italien sera adouci grâce à l’irruption dans sa vie de la lumineuse Rosette, une jeune femme au handicap léger, joyeuse et doucement farfelue. L’occasion pour la réalisatrice de faire appel à des acteurs peu connus du cinéma français : Pippo Delbono, grand comédien de théâtre et de cinéma italien que l’on a pu voir dans Amore au côté de Tilda Swinton, et Candy Ming, que Yolande Moreau a rencontrée sur les tournages de Louise Michel et Mammuth, deux films signés Benoît Delépine et Gustave Kervern.

Yolande Moreau, qui avoue « ne pas trop aimer les films bavards », et qui souhaitait qui plus est parler de l’incommunicabilité, a choisi de raconter son histoire avec peu de dialogues. Ce qui ne l’a pas empêché de se confier le petit rôle de la tante Michèle, unique pipelette du film !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GABRIELLE (Il raconte une histoire belle et singulière, loin des préjugés dont sont parfois victimes les adultes au handicap léger.) ou encore LOUISE MICHEL (C'est le premier film dans lequel on a découvert Candy Ming, devenue une collaboratrice régulière du duo Delépine/Kervern.).

Yolande Moreau a débuté en Belgique, dans des spectacles pour enfants et des one-woman-shows, avant d’être repérée sur scène par Agnès Varda qui lui confie un rôle dans Sans toit ni loi en 1985. Elle rejoint ensuite la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, et se fait connaître du grand public grâce au succès à la télévision des Deschiens. Tout en poursuivant une carrière au cinéma chez Jean-Pierre Jeunet, Benoît Delépine, Gustave Kervern ou encore Dominique Cabrera, elle passe à la réalisation en 2005 avec Quand la mer monte, récompensé de deux Césars. Quatre ans plus tard, c’est le rôle de Séraphine dans le film de Martin Provost qui lui vaut un nouveau César de la meilleure actrice.

Femme de troupe, Yolande Moreau a l’habitude de travailler avec des fidèles : on retrouve donc dans "Henri" Jackie Berroyer, qui était déjà au générique de Quand la mer monte, tandis que la musique du film est signée Wim Willaert, qui jouait lui aussi dans le premier long métrage de la réalisatrice. Quant à Héloïse Moreau, collaboratrice artistique, elle n’est autre que la fille de Yolande Moreau : scripte de métier, elle a notamment travaillé sur Chez Gino, de Samuel Benchetrit, et Protéger et servir d’Eric Lavaine.

Henri est une nouvelle fois l’occasion de souligner la richesse pour le cinéma français des talents venus de Belgique : comme Yolande Moreau, Benoît Poelvoorde, Jérémie Rénier, Bouli Lanners, François Damiens, Emilie Dequenne, Olivier Gourmet ou encore Matthias Schoenaerts ont pour point commun d’être nés et d’avoir commencé leur carrière en Belgique ! 

C'est un film avec des personnes en situation de handicap, certes. Mais le centre névralgique du film réside dans le fait que ce n'est pas un film sur les différences mais sur les points communs chez les êtres humains, peu importe les possibles handicaps ou problèmes de la ...

Dans un style très épuré, Yolande Moreau nous fait son acte de foi ... les acteurs principaux jouent sans masque et nous touchent par la simplicité de leur jeu ... il se dégage une grâce et une authenticité ... même si le rythme très lent du film peut déconcerter dans ...

Le cinoche belge... Mélancolique, drôle, poétique, touchant mais jamais larmoyant. On ferais bien de s'inspirer un peu de nos voisins du plat pays pour faire des films. Henri s'inscrit dans cette mouvance. Le rythme est lent, la laideur des paysages contraste avec la beauté ...