GREENBERG

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Venu à la réalisation en 1995, avec la comédie indépendante (indépendante comme d'ailleurs tous ses films), Kicking and Screaming, Noah Baumbach est aussi le coscénariste de deux films de Wes Anderson : La vie aquatique et Fantastic Mr Fox. Il partage avec ce dernier un goût pour les héros salingeriens, prisonniers de leur adolescence même à l'âge adulte, fracassant constamment leurs illusions contre le mur de réalité érigé par la société. On retrouve aussi, chez Baumbach, une influence directe du cinéma européen, ou bien du cinéma américain sous influence européen. On peut ainsi penser à La collectionneuse d'Eric Rohmer, avec ses vacanciers ayant décidé de ne rien faire. Mais aussi à Robert Altman, John Cassavettes, ou Woody Allen.

Révélation du film, la jeune Greta Gerwig, 26 ans au moment du tournage, est époustouflante dans le rôle de Florence, sorte de gouvernante et baby-sitter de la maison squattée par Greenberg. Ben Stiller n'est pas moins impressionnant lorsqu'il interprète ce dernier, loin de ses bouffonneries hollywoodiennes, mais faisant preuve, ici aussi, d'une placidité trompeuse et d'une opacité tout à fait inquiétante.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MINNIE ET MOSKOWITZ ou encore LA VIE AQUATIQUE .

Fidèle à l'adage selon lequel on ne décrit bien que ce qu'on connaît bien, Noah Baumbach, qui est l'auteur de tous les scénarios de ses films, s'attache dans tous ses films à décrire les affres sentimentaux d'intellectuels de la côté est des Etats-Unis. Ainsi, le couple des Berkman se séparent, film autobiographique sur le divorce de ses parents, sont profs de fac, tandis que Nicole Kidman est écrivain dans Margot va au mariage. Cette fois-ci, même s'il n'est pas tout à fait un intellectuel mais plutôt un artisan, Greenberg semble tout droit sorti d'un roman de Philip Roth, complètement perdu dans ses névroses d'intello juif new-yorkais.

La névrose et la gêne sont une constante du jeu de Ben Stiller. Dans Mary à tout prix, déjà, il jouait un jeune homme incapable de se dépêtrer de sa maladresse congénitale pour séduire la femme de ses rêves. Dans Mon beau-père et moi, ainsi que sa suite, il explore, toujours par le biais du comique, toutes les difficultés qu'un trentenaire peut avoir pour convaincre son beau-père de sa légitimité. Dans Les femmes de ses rêves, enfin, des Frères Farrelly, il se montrait un bien pleutre mari une fois confronté à l'adversité. Chez Ben Stiller, acteur doté d'un sens du masochisme hors du commun, les convenances sociales sont toujours un obstacle qu'il s'agit d'escalader grâce à l'humour, voire de faire exploser par la bouffonnerie.

Un mot enfin sur la musique du film que les amateurs de rock indépendant auront sans aucun doute apprécié. C'est James Murphy, leader du groupe LCD Soundsystem et du label DFA qui a composé la plupart des titres originaux, renforçant la tonalité mélancolique du film. On peut du reste apercevoir ce dernier passer devant la caméra, de façon très furtive, lors de la scène du barbecue. Pour le reste, Baumbach est allé pioché dans sa discothèque idéale de branché new-yorkais des morceaux du Steve Miller Band, des Sonics, d'Albert Hammond Jr ou encore des Duran Duran (pour le côté un peu plus rétro).

J'aime beaucoup ce film, je le trouve très doux. Autant que mon plaid, le meilleur plaid du monde : il est blanc donc doux mais ce qui est formidable c'est que les deux faces n'ont pas la même douceur : il y a le poil fin et long et un peu foufou - le loup - et le poil épais ...

Roger Greenberg est un loser. Après être sorti d'une dépression nerveuse qui l'a tout de même conduit jusqu'à l'asile, après avoir longtemps vécu à New York, il revient pour quelques semaines habiter Los Angeles, dans le grand pavillon de son frère Philip (qui lui est ...

Noah Baumbach à la réalisation, Ben Stiller qui ne devait pas être drôle et cette actrice inconnue et touchante, et James Murphy à la bande-originale, le tableau était prometteur. J'ai aimé le portrait de cet homme neurasthénique (au point de rendre son chien malade?), ...