GOLIATH

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Cette histoire nous ramène au temps lointain des Saintes Ecritures, Bible ou Coran... Le pays des Philistins (quelque part vers la Crète actuelle) fut un jour envahi et David, un jeune berger, choisi pour affronter Goliath, guerrier géant de 3 mètres de haut... Le plus frêle l’emporta d’un coup de fronde et entra dans la légende...

Quelques milliers d’années plus tard, voici une illustration moderne de ce combat inégal sur le papier. Dans le film de Frédéric Tellier, il s’agit de la lutte de paysans démunis contre un groupe mondial agrochimique ayant pollué la terre au point de faire mourir ceux qui travaillent à la cultiver... Face à la démesure des moyens engagés par la firme, les victimes vont pouvoir compter sur un avocat apparemment fragile et peu habitué à ce genre de bataille... A moins que lui aussi ne dispose d’une fronde bien à lui !

Gilles Lellouche et Pierre Niney sortent le grand jeu dans ce thriller judiciaire et environnemental comme le cinéma français en produit peu, entourés notamment d’Emmanuelle Bercot et Jacques Perrin dont c’est d’ailleurs la dernière apparition à l’écran...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE INTIME CONVICTION (Parce que ce film de procès est l'occasion pour Olivier Gourmet de faire composition grandiose dans le rôle de l'avocat Eric Dupont-Moretti) ou encore ROUGE (Une autre dénonciation d'un scandale sanitaire et écologique. Un thriller prenant, inspiré par des faits réels.).

Il faut sans doute y voir un signe de la prise de conscience collective du péril imminent pesant sur notre pauvre planète : les artistes eux aussi utilisent désormais le cinéma comme un outil militant de contestation. « Goliath » est un vibrant hommage à celles et ceux qui osent se dresser face aux multinationales de l’agro-alimentaire ou de l’agrochimie, puissants conglomérats mondialisés pour qui la terre est avant tout un outil de production... Un jusqu’auboutisme qui conduit régulièrement à des drames, nos agriculteurs entrant dans la spirale infernale de la quantité à fournir à des prix toujours plus bas, forcés de s’endetter et d’utiliser des produits dangereux pour leur santé et la qualité de leurs champs.

« Au nom de la terre » d’Edouard Bergeon avec Guillaume Canet en 2019 racontait l’histoire vraie de son père, poussé au suicide par désespoir. « La nuée » de Just Philippot en 2021 basculait presque dans le fantastique en imaginant une éleveuse de sauterelles découvrant que ses insectes prospéraient plus vite et mieux en s’alimentant par le sang. L’agricultrice aux portes de la folie allait alors déclencher le pire en créant une génération de monstres vampires volants ! Aux Etats Unis, « Goliath » que vous venez de voir peut être mis en parallèle avec « Dark waters » de Todd Haynes sorti en 2020. Mark Ruffalo y jouait le rôle véridique d’un avocat d’affaire spécialisé dans la défense des multinationales, devenant le défenseur acharné des habitants de sa bourgade d’enfance dans l’Ohio, dont la rivière se retrouvait gravement polluée par les rejets toxiques d’une usine. Le combat, là encore déséquilibré au départ, devait s’avérer long, dangereux mais au final victorieux...

Dans « Erin Brokovitch, seule contre tous » (autre histoire vraie) c’est Julia Roberts qui incarne une obscure archiviste de cabinet d’avocat, découvrant dans ses dossiers celui d’une grave pollution des eaux potables, cause de nombreux cancers chez les riverains d’une petite ville. Là encore, il faudra des années pour que justice soit faite...

La diversité générique du film français actuel a tout pour réjouir : alors qu’on a tendance à cantonner la production nationale dans certains registres généralement assez honteux, la sortie récente d’Enquête sur un scandale d’état et ce nouvel opus de Frederic ...

Avant d’entrer dans le vif du sujet et de parler plus amplement de Goliath en tant que film, petit avant-propos sur un des thèmes qu’il aborde. En insistant sur le fait qu’on a toujours le choix, que l’on choisit les combats qu’on mène, Goliath vient rappeler que ce ...

Devant Goliath, on ne peut s'empêcher de penser que Frédéric Tellier reproduit une des plus grandes forces de L'Affaire SK1 : faire vivre un véritable aspect thriller à quelque chose dont tout le monde connaît la fin... ... Mais en changeant quelque peu sa focale, en passant ...