ENNEMIS RAPPROCHÉS

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Harrison Ford se prend d’une amitié paternelle pour le jeune compatriote qu’il héberge chez lui et qui est interprété par un Brad Pitt boudeur. Le cœur de l’Irlande bat chez le flic new yorkais et chez le petit gars venu de Dublin. Mais il n’y aura pas qu’un trèfle entre les deux hommes, et pas de chance en tout cas.
Sorti en 1997, Ennemis rapprochés est un thriller psychologique qui réunit deux acteurs mutiques, c’est son principal intérêt. Il confronte deux générations, aussi Harrison ayant 21 ans de plus que Brad. Le film baigne enfin dans la traditionnelle affection qui lie l’Amérique et la vieille Irlande.
Aucune des deux stars bien sûr n’est originaire de là-bas, l’aîné étant un petit gars issu d’une famille de  l’Illinois et de la région des grands lacs, le cadet ayant grandi chez des gens de l’Oklahoma, état poussiéreux et paysan. Quand à Alan J. Pakula il était newyorkais et fils d’immigrant polonais. Qu’importe le whiskey pourvu qu’on ait l’ivresse du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DONNIE BRASCO DE MIKE NEWELL (1997) (Sur le principe d'un aîné initiant un cadet et devenant son mentor ce film magnifique met en présence Al Pacino soldat de la mafia et Johnny Depp agent infiltré du FBI.) ou encore AU NOM DU PÈRE DE JIM SHERIDAN (1993) (Grand film sur les années noires du conflit entre l'Ira et l'Angleterre. Daniel Day Lewis incarne la victime d'une manipulation des britanniques et se transforme contre son gré en traître.).

Certains films sont marqués d’un sceau tragique. Ainsi Ennemis rapprochés est le dernier film de Alan J. Pakula qui se tua lors d’un accident de la route le 19 Novembre 1998, à l’âge de 70 ans. Après une dizaine d’années comme producteur dans les années 60 il était passé à la réalisation signant d’abord Klute un thriller légendaire en 1971 puis des grosses productions qui marquèrent leur époque comme Les hommes du président (1976) et Le choix de Sophie (1982). Cet ultime film fut pour lui un calvaire. Lointain remake d’une œuvre de Michael Anderson L’épopée dans l’ombre en 1959, le film fut marqué par le conflit entre les deux stars. Un script réécrit 7 fois qui ne correspondait plus à celui, beaucoup plus noir, pour lequel il avait signé, amena le beau Brad à vouloir quitter le navire. Mais on lui présenta l’addition juridique et morale d’une éventuelle rupture de contrat qui se montait à la modique somme de 63 millions de dollars. Alors il resta. IL faut dire qu’il touchait 12 millions quand Harrison en empochait 20. A cette époque le vieux lion régnait encore. Du coup le tournage à New York et à Dublin de Février à Aout 1996 fut un calvaire. Pakula seul avait la confiance des deux monstres sacrés et devait maintenir un équilibre précaire entre toutes les parties : agents, producteurs, avocats et autres attachés de presse. Le film terminé Brad Pitt expliqua dans la presse que c’était, je cite, « un désastre », parce que le scénario pour lequel il avait signé s’était envolé. Ironiquement le film évoquait une flambée de violence terroriste de l’IRA au moment où une paix durable était sur le point d’être signée. Mais finalement quand nous on fait le bilan qu’est-ce que c’est bien à l’écran quand ils ne peuvent pas se blairer.

Loin du brio ou de la personnalité qui avait fait des "Hommes du président" ou autres "A cause d'un assassinat" des indispensables, "Ennemis rapprochés", dernier film d'Alan J. Pakula, n'en demeure pas moins un assez bon thriller, carré, efficace et en définitive un peu plus ...

La chose à retenir de ce film est son ambiance très irlandaise mis en valeur par une bande son ma-gni-fique et calée admirablement aux scènes du film ! Pas d’autre terme pour moi une des meilleurs bandes sons. Le jeu d’acteur est plutôt bon (en même temps avec Brad Pitt ...

Alan J. Pakula signe ici un polar teinté de thriller et de politique, sa marque de fabrique. Le scénario est osé (un militant irlandais est forcé de cohabiter avec un policier new-yorkais pour mener à bien sa mission : s'emparer de missiles. Mais une complicité naît entre ...