EN ATTENDANT LA NUIT en VOD
- De
- 2024
- 105 mn
- Science-fiction
- France | Belgique
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
La figure du jeune vampire reste un grand classique du cinéma fantastique. Allégorie romantique par excellence, l’ado livide et spleenétique hante le bestiaire du cinéma de genre. De Twilight à Morse en passant par le récent Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, de nombreux films se sont réappropriés ce personnage emblématique, avec plus ou moins de réussite. Pour son premier long-métrage de fiction, la réalisatrice française Céline Rouzet s’est à son tour emparée de ce héros juvénile pour le placer au cœur de son récit. Alors que la famille de Philémon vient d’emménager dans une petite ville paisible pour y trouver un semblant de quiétude, le secret du jeune homme- il se nourrit de sang- va devenir de plus en plus pesant. Tandis que le lycéen cherche à s’intégrer et à conquérir le cœur de la jeune Camila, sa différence va peu à peu le marginaliser et le ronger. Jusqu’au point de bascule.
Aux effets spéciaux et aux détails gore, la réalisatrice préfère les plans qui s’étirent, les mouvements de caméra tourbillonnants, les regards inquiets. Son conte prend des allures de drame intime lorsque le voisinage- en apparence si bienveillant- va se muer en meute hostile. L’horreur est ici pavillonnaire et la menace, larvée, se loge derrière chaque sourire de façade et petite remarque insidieuse. La chaleureuse cellule familiale va alors servir de rempart face à une société qui ostracise les plus fragiles. Mais jusqu’à quand ? En attendant la nuit propose ainsi une réflexion émouvante sur la différence et le besoin de faire corps.
Avec son teint de nacre, son regard embrumé et sa gestuelle fiévreuse, Mathias Legoût Hammond est la révélation d’En attendant la nuit. A ses côtés, l’impeccable Elodie Bouchez campe une mère pudique et courageuse, prête à tous les sacrifices pour protéger son enfant.
En bonus, c’est Jean-Benoît Dunckel (cofondateur du duo Air) qui signe la musique du film de Céline Rouzet. Entre nappes synthétiques et guitares distordues, la BO participe à la tension sourde de ce conte habité, qui a remporté le prix spécial du jury lors du 31e Festival international du film fantastique de Gérardmer en 2024.