EDUCATION ANGLAISE en VOD
- De
- 1983
- 88 mn
- Érotique
- France
- - 16 ans
1 MIN AVANT
« Sade dans les chaumières à la portée des spectateurs du boulevard Barbès. » Ainsi parla un membre de la Sous-commission du CNC pour disqualifier, non sans une pointe de racisme, Education anglaise. Il y a belle lurette que nous, cinéphiles déviants, prenons à contre-pied les diatribes morales des curés et des censeurs. Plus ceux-là s’offusquent, plus nous flairons l’œuvre de qualité. Laquelle ne s’inspire pas tant de Sade que de toute une littérature flagellante surannée, située dans l’entre-deux-guerres, mais qui n’avait jusqu’alors jamais inspiré les cinéastes.
Son producteur-réalisateur, Jean-Claude Roy, reprend le contexte social antisémite du Journal d’une femme de chambre de Bunuel pour y recréer l’univers fétichiste obsessionnel de ces romans, renfermés sur leurs fantasmes. Il respecte les lois du genre : une orpheline naïve et vierge en proie aux vices des adultes dépravés et un lieu clos ô combien propice aux égarements, une pension de jeunes filles où règne une discipline stricte, inspirée des méthodes dites anglaises. Tout est donc réuni pour un théâtre qui répartit les rôles entre domination et soumission.
Saphisme au dortoir et fessées pédagogiques sont des amuse-gueules face aux jeux dégradants imaginés par la nouvelle gouvernante, personnage central du récit, grâce à qui tout se dérègle. L’idée de génie est d’avoir fait jouer cette éducatrice sadienne par Jean-Claude Dreyfus. Ambigu et travesti, il fait basculer le film dans une fébrilité sexuelle qui justifie l’érotisme le plus baroque. On oublie alors les allusions politiques aux Croix-de-feu du colonel de La Rocque pour savourer avec gourmandise des moments de pures fantaisies SM comme nous en avions rarement vus en 1983 dans un film français.
Dans le même genre vous pouvez trouver DRESSAGE ou encore LA PENSION DES FESSES NUES .