DU MIEL PLEIN LA TÊTE

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Nick et Sarah vivent près de Londres avec leur fille de 10 ans, Tilda. Ce couple, qui ne connaît pas de problèmes, va devoir accueillir Amadeus, le père de Nick. Ce dernier, veuf depuis peu, est en effet atteint de la maladie d’Alzheimer et ne peut plus vivre seul. Amadeus va ensuite partir en voyage à Venise, sur les traces de son passé, en compagnie de sa petite fille. Tel est le point de départ du film américain Du miel plein la tête réalisé par le cinéaste et comédien allemand Till Schweiger.

Ce film totalement américain dans sa production est en fait le remake d’un film allemand homonyme sorti en 2014. Et c’est le même réalisateur, Till Schweiger qui en assuré la direction sur un scénario coécrit avec Hilly Martinek pour la version allemande, la version initiale donc et avec Lo Malink et Jo Moyes pour la version américaine qui s’en est suivi. Il s’agit donc, fait assez rare dans le cinéma actuel mais plus fréquent dans les années 30 en Europe, d’un autoremake, destiné ici à conquérir un plus vaste public international de l’aveu même du cinéaste.

L’un des sujets de prédilection du cinéaste Till Schweiger, ce sont assurément les liens familiaux et amicaux. C’est la raison pour laquelle avec Du miel plein la tête, il ne souhaitait pas seulement raconter l’histoire d’un homme souffrant de la maladie d’Alzheimer. Comme on va le voir, ce qui l’intéresse en priorité ici, c’est la façon dont les tous les membres de la famille sont affectés par cette pathologie et comme chacun d’entre y réagit à sa manière, selon sa propre sensibilité, sa place au sein de la cellule familiale et son parcours singulier.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AU GALOP (Pour son premier film comme réalisateur, l'acteur Louis-Do de Lencquesaing dépeint les réactions d'une famille confrontée à la maladie et la mort.) ou encore SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES (Zabou Breitman se plongeait à sa façon dans les méandres d'une vie peu à peu dévastée par la maladie d'Alzheimer).

Dans le film allemand qui est à l’origine de ce remake américain, c’est le réalisateur Till Schweiger lui-même qui tenait le rôle du père de famille. Rappelons en effet que Till Schweiger poursuit également une carrière d’acteur qui par exemple lui a permis d’incarner Lucky Luke face au duo français d’Eric et Ramzy ou bien encore de tourner sous la direction de Quentin Tarantino dans Inglorious Basterds. Il également scénariste et producteur de nombreux films allemands.

Tandis que Matt Dillon a pris la place de Till Schweiger dans le rôle du père de famille, celui du grand-père malade est tenu dans cette seconde version par Nick Nolte. C’est Sophia Lane Nolte, la propre fille de l’acteur, qui joue le rôle de Tilda sa petite fille dans le film. De même que dans la version allemande, le rôle de Tilda est tenu par la fille de Schweiger. Ou comment le thème familial est décidément au centre de ces deux films, devant et derrière la caméra, dans le scénario comme sur le tournage à travers la distribution.

Même si Du miel plein la tête ne se veut pas un film de fiction sur la maladie d’Alzheimer et encore moins un documentaire sur cette pathologie, on peut le rapprocher d’autres films qui ont eux aussi en ont parlé. On peut ainsi songer à Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman, Floride de Philippe Le Guay ou bien encore Cortex de Nicolas Boukhrief, pour les films français et La Dame de fer de Phyllida Lloyd ou bien The Pledge de Sean Penn à l’international.  Autant de films et de traitements très différents qui démontrent l’universalité de ce sujet.

L’humanité dans tout ce qu’elle a de meilleure ne peut qu’être vivifiante pour un public en quête de bonheur. Ce cocktail rassurant rempli de vie alternant entre rires et larmes est manœuvré à merveille dont chaque petite carence est oubliée par sa puissance humaine. Til ...