DOWN TERRACE

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Down Terrace raconte l’histoire de Bill et de son fils Karl, tous deux fraîchement sortis de prison et qui vont s’atteler à remonter la pente après que leur business familial et néanmoins mafieux ait subi de sérieux revers en leur absence. Mais père et fils ne s’entendent pas si bien, le premier reprochant au second son trop plein d’attention pour son ex-copine, prétendument enceinte, et le fils fortement agacé par l’attitude moralisatrice de son paternel. Puis il y a aussi l’indic qui les a déjà envoyés en taule et qui est prêt à les remettre au frais pour très longtemps cette fois. Bill et Karl décident de savoir de qui il s’agit et de le liquider une bonne fois pour toutes.

Réalisé sous la forme d’une comédie noire par le Britannique Ben Wheatley à qui l’on doit dans un genre très différent, le très beau English Revolution, Down Terrace compte dans sa distribution Robert Hill et Robin Hill, ce dernier étant également coscénariste et comonteur du film avec Ben Wheatley, et les deux Hill ayant précédemment travaillé sous la direction du même Wheatley dans le film Kill List, tout comme leur partenaire Michael Smiley aussi vu dans English Revolution, toujours de Wheatley. Et puis il y a Julia Deakin, l’une des interprètes du film Scoop de Woody Allen, et du Dernier Pub avant la fin du monde d’Edgar Wright.

Sachez que le tandem Robert et Robin Hill qui interprètent les mafieux père et fils dans Down Terrace, sont unis par le même lien de parenté dans la vraie vie, tout comme l’actrice Kerry Peacock qui joue l’ex-petite amie de Karl alias Robin Hill, était au moment du tournage la compagne de l’acteur. Down Terrace fut tourné en seulement huit jours et présenté lors de sa sortie en Grande Bretagne, en 2009, comme un croisement entre un drame que réaliserait le cinéaste Mike Leigh, et un épisode de la série américaine Les Sopranos.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CADAVRES A LA PELLE (Ce film de John Landis mêle joyeusement lui aussi, comédie et scènes macabres.) ou encore A LA RECHERCHE DU BONHEUR (Dans ce film de Gabriele Muccino, Will Smith partage l'affiche avec son fils Jaden incarnant tous deux un père et son fils à l'écran.).

Down Terrace fut le premier long métrage réalisé par Ben Wheatley. Le cinéaste y démontrait d’ores et déjà sa capacité à filmer la violence et les meurtres, talent qu’il développera encore plus par la suite dans des films comme Kill List ou Touristes.

Autre savoir faire de Ben Wheatley, détourner en sa faveur ou plutôt en celle de ses films, le peu de moyens financiers mis à sa disposition. Comment ? En privilégiant un lieu unique ou presque, pour le déroulement de l’action. Vous aurez remarqué que dans Down Terrace la caméra quitte rarement la maison des gangsters, créant de cette manière une atmosphère étouffante propice à la progression du propos. Dans un autre de ses films, English Revolution, c’est d’un décor extérieur qu’il s’agit et que Wheatley filme sous tous les angles possibles et imaginables le transformant en une succession de tableaux vivants. Or le cinéaste a cruellement manqué de moyens budgétaires aussi bien sur l’un que l’autre de ces deux films. L’unité de lieu donc, et les ressources de l’imagination, comme palliatifs au manque d’argent.

Je vous le disais en amont, les deux comédiens Robert et Robin Hill qui interprètent Bill et Karl, respectivement le père et le fils dans Down Terrace, sont père et fils dans la vie de tous les jours. Une ressource de plus à mettre au crédit de Ben Wheatley pour renforcer la crédibilité de son scénario, celle d’engager une vraie famille pour en composer une autre à l’écran. Le cinéaste a même confié le personnage de Valda, je vous le disais également, l’ancienne petite amie du fils, à Kerry Peacock, compagne de Robin Hill à la ville. L’on sait qu’il y a autant de méthodes que de réalisateurs pour arriver à tirer le meilleur des comédiens devant une caméra, l’une parmi celles-ci et non des moindres à en croire la justesse de ton de Down Terrace, consiste donc à engager des interprètes liés entre eux dans la réalité par les mêmes attaches que celles des personnages qu’ils devront jouer.