DES HOMMES ET DES DIEUX

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Le 26 mars 1996, sept moines français sont enlevés au monastère de Tibhirine en Algérie. Deux mois et demi plus tard, on retrouvera leur têtes décapitées. Cet assassinat sera revendiqué dans un communiqué attribué au G.I.A. Lorsque Xavier Beauvois annonce qu’il va porter ce fait divers à l’écran, on s’attendait à un film revenant sur la guerre civile qui faisait alors rage en Algérie.

Surprise : Des hommes et des dieux, est dépassionné de toute polémique. Beauvois préfère évoquer l’histoire de ces septs moines vue de l’intérieur ; leur quotidien entre prières et contacts avec les habitants d’un village. Qui les a tués et pourquoi ? Ce film n’y répondra pas. Le débat de Des hommes et des dieux se situe ailleurs. Beauvois préfère parler d’autres enjeux, ceux d’une spiritualité mise à l’épreuve. S’il  raconte une mise à mort annoncée, cette chronique des derniers jours  d’un groupe  d’hommes aux convictions chamboulées surprend par sa sérénité, même si elle n’est qu’apparente.

Tout en restant méditatif, Des hommes et des dieux pose une question qui résonne au-dela de son contexte historique et religieux : jusqu’à quel point peut-on lutter pour ses idéaux ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THERÈSE ou encore LE GRAND SILENCE .

Loin du film sur le terrorisme que l’on aurait pu imaginer avec un tel sujet, Des hommes et des dieux a été dès le départ envisagé par Xavier Beauvois comme un western. Le réalisateur a substitué les grands espace de l’Atlas à ceux de l’Ouest américain, des cow-boys assiégés dans un fort par ces moines cloîtrés.

Beauvois diffusera d’ailleurs sur le plateau lors du tournage de la scène où les militaires entrent dans le monastère, un morceau de la bande originale d’Il était une fois dans l’Ouest. Tout juste si le réalisateur laisse filtrer son opinion sur ce qui s’est passé à Tibhirine par un plan sur un hélicoptère accréditant la thèse d’une bavure de l’armée algérienne. Des hommes et des dieux n’est que le prolongement des films précédents de Beauvois : ils ont pour fond commun de s’interroger sur les conséquences que peut avoir un compromis avec l’adversité. Un principe appliqué à la mise en scène ne dérogeant au principe des plans larges que pour la scène désormais célèbre où les frères partagent un dernier repas sur fond de Lac des cygnes.

Pour l’anecdote, ils devaient dans le scénario écouter Non, je ne regrette rien, le standard d’Edith Piaf. Au vu du succès aussi populaire qu’inattendu de Des hommes et des dieux, Beauvois n’a certainement pas dû, lui, regretter ce changement de dernière minute

En cette période pour le moins confuse où la perte de terrain des idéologies laisse la place vide aux intégrismes religieux, la sortie d'un tel film est en soi salutaire et méritoire, en ceci qu'il rappelle la possibilité d'un œcuménisme interreligieux, la possibilité ...

Cela faisait un bon moment que je n'avais pas vécu un film avec une telle intensité, une telle émotion. Bien entendu, le sujet abordé, aussi bien le "faits divers" que la religion, la spiritualité au sens plus large, pourraient expliquer une réaction de ce type mais s'il ...

En exergue l'un des versets du psaume 82 qui a inspiré ce titre: Je le déclare, vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très Haut, pourtant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme des princes. Un film fascinant par sa simplicité et l'empathie que ...